Le président Trump a dans son collimateur la prestigieuse université américaine Harvard. Après lui avoir coupé ses 2 milliards de subventions, il menace de lui retirer ses avantages fiscaux en ayant une idée derrière la tête.
C’est une guerre culturelle vicieuse, et une trahison de la liberté d’expression qu’il prétendait défendre. En clair, Donald Trump veut mettre au pas idéologiquement Harvard, ainsi que bien d’autres universités. Sauf que Harvard résiste. Elle a été fondée en 1648, elle survivra à Donald Trump et aura vu passer comme étudiants ou enseignants environ 160 prix Nobel, elle est en outre riche d’un solide trésor de guerre.
Il est vrai que depuis quelques années, il s’y passait des choses inquiétantes, comme sur d’autres campus américains notamment les excès en tous genres de ce que l’on appelle parfois le wokisme, avec sa version coercitrice, la "cancel culture".
Depuis le 7 octobre 2023, il y a eu surtout une explosion d’antisémitisme, sauf que tout cela avait commencé à refluer. L’ancienne présidente de Harvard, Claudine Gay, a démissionné. Le nouveau, Alan Garber, a poli certains excès de la vague "woke" et pris l’antisémitisme de front.
Mais quand bien même, on ne répond pas à l’abjection par l’ignominie et ce que veut l’administration Trump est honteux. D’abord, celle-ci souhaite la fin des politiques de diversité, c’est sa fixette, mais cela va plus loin : elle veut un contrôle idéologique, ce qui est fou !
Elle veut recenser et contrôler les penchants intellectuels des enseignants et des étudiants. Elle veut, d'après une lettre envoyée à Harvard, empêcher l’admission d’étudiants étrangers "hostiles aux valeurs américaines". En clair, c’est le retour du Maccarthysme, ce mouvement de chasse aux sorcières, dans les années d’après Guerre, contre les communistes, ou du moins ceux qui étaient soupçonnés d’avoir des sympathies pour les communistes.
Le Maccarthysme a beaucoup visé Hollywood et l’administration, mais aussi la sphère scientifique. Par exemple, Robert Oppenheimer, le père de la bombe atomique, en a été la cible. Albert Einstein avait d’ailleurs dit à l’époque que le Maccarthysme était "un danger incomparablement plus grand pour notre société que ces quelques communistes qui peuvent être dans notre pays".
Aujourd’hui, Harvard tient tête à la Maison-Blanche, en plaidant, ce qui est vrai, qu’elle met en danger des recherches scientifiques, notamment médicales, qui vont profiter à la planète entière. La grandeur de l’Amérique, n’en déplaise à M. "Make America Great Again", c’est plus Harvard que lui !
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