Dans la crise énergétique qui se profile, la guerre en Ukraine joue bien évidemment le rôle de déclencheur. C'est logique compte tenu du poids considérable de la Russie dans l'approvisionnement en énergie : 1er producteur mondial de gaz et 3e pour le pétrole. L'agressivité de Poutine, les risques de transit physiques par l'Ukraine, les sanctions économiques... Tout cela déstabilise les marchés et fait monter les prix : +70% sur le gaz naturel jeudi 24 février.
Mais la cause profonde de la crise, c'est notre dépendance vis-à-vis de la Russie. Elle a été considérablement accrue, assez paradoxalement, par la lutte pour le climat. C'est la transition énergétique, au moins tel que nous l'avons engagée, qui est à l'origine de la flambée des prix et de l'asphyxie possible de l'économie.
D'habitude, les capacités de productions en gaz ou en pétrole sont assez réactives. Quand les prix baissent, on désinvestit, on ferme des puits. À l'inverse, quand les prix montent, on investit et on ouvre des capacités. C'est le marché. En bonne logique, l'ascenseur devrait monter aujourd'hui. Mais, rien de tel ne se dessine.
Au contraire, les investissements totaux dans les hydrocarbures ont été divisés par deux dans le monde. Ils sont passés de 700 milliards de dollars annuels à 350 milliards. À cause de ce que l'on appelle, l'investissement socialement responsable. Désormais, les grands gestionnaires de fonds ne veulent plus financer les énergies dites sales. Ils y sont contraints par les exigences d'éco-responsabilité.
L'émir du Qatar l'a dit récemment, "il n'y a pas assez de capacités disponibles pour produire davantage de gaz". Même chose aux États-Unis. Et la situation est encore plus tendue en Europe, à cause de la sortie du nucléaire en Allemagne. Si l'on veut se passer du gaz russe, alors il faut l'acheter aux Américains ou au Qatar.
Sans gazoduc, il faut se tourner vers du gaz liquéfié, le transporter et le re-gazéifier à l'arrivée. Chose qui est impossible chez nos voisins allemands. Au pied du mur, Berlin va devoir brûler du charbon pour se chauffer. Même chose pour la France, dans une autre mesure. Nos capacités de productions nucléaires ont été amputées, suite à la fermeture de la centrale de Fessenheim.
L'écologie telle que nous la pratiquons, ignorante des contraintes de la production et des réalités géopolitiques est ainsi responsable des tensions sur les prix énergétiques. En attendant que les renouvelables puissent assurer l'approvisionnement du pays, pas avant 15 ans, quelques alternatives existent. Soit le nucléaire, avec ses risques, mais l'argument de souveraineté. Soit la dépendance à des dictateurs intempérants. La seule façon de sortir de cette alternative serait de changer de mode de vie, en produisant et consommant beaucoup moins. Qui est prêt à revenir au XIXe siècle ?
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte