REP, EPR2, SMR... À l'approche de la présidentielle 2022, ces sigles sont sans cesse répétés lors des différents débats sur l'énergie nucléaire. Ils concernent tous des types de réacteurs, plus ou moins anciens, déjà présents ou non en Europe. Emmanuel Macron a d'ailleurs annoncé jeudi 10 février qu'il souhaitait construire, d'ici 2050, 14 EPR2 accompagnés de petits réacteurs modulables SMR.
En France, 56 réacteurs à eau pressurisée (REP) sont en service dans 18 centrales nucléaires. Les plus vieilles centrales encore en activité ayant été construites à partir de 1975, le parc nucléaire français est vieillissant et suscite de nombreuses critiques.
C'est pourquoi Emmanuel Macron veut moderniser ce parc en construisant de nouveaux réacteurs. Face aux besoins grandissants en électricité, le président mise sur de nouvelles technologies, malgré les déboires de l'EPR de Flamanville.
En effet, la France, par l'intermédiaire d'EDF, avait commencé dès 2007 les travaux de construction de l'EPR (réacteur pressurisé européen) de Flamanville - une nouvelle génération de réacteurs par rapport aux REP traditionnels. Le chantier compte désormais plus de 10 ans de retard et pourrait coûter jusqu'à 19 milliards d'euros selon la Cour des comptes en juillet 2020.
"EDF a lancé EPR2 pour lequel il a consacré plus d'un million d'heures d'ingénierie et qui offre des améliorations significatives par rapport à celui de Flamanville", a annoncé le chef de l'État jeudi à Belfort. L'EPR2 est donc une version "optimisée" de l'EPR. Il est censé être "plus simple à construire" et plus standardisé, bénéficiant d'un effet de série (construction par paires) et de préfabrications en usine ou modularisation. C'est aussi "le premier réacteur à être totalement conçu de façon numérisée", avec simulation 4D et visualisation 3D pour mieux détecter les anomalies, souligne EDF.
La construction de six d'entre eux devrait commencer dans les prochaines années par paire à Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord) et Bugey (Ain), d'après une proposition d'EDF au printemps dernier. Le premier pourrait voir le jour vers 2035. Pour construire des nouveaux réacteurs, il faudra plusieurs étapes avec un débat public sur le projet et le dépôt par EDF auprès du gouvernement d'une demande d'autorisation de création d'une installation nucléaire, qui sera ensuite instruite par l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) , d'une durée pouvant aller jusqu'à 5 ans.
Ces EPR2 devraient être accompagnés de petits réacteurs modulables (SMR pour "small modular reactors") et des réacteurs "innovants" produisant moins de déchets. Le commissariat à l'énergie atomique estime leur puissance comprise entre 50 et 500 mégawatts contre 900 à 1.450 pour les EPR. "Un appel à projets sera soutenu à hauteur d'un milliard d'euros par France 2030" pour mener ce projet à bien, a affirmé le président.
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