Coronavirus : la politique "zéro Covid" de la Chine atteint ses limites

La Chine, qui applique pourtant encore la politique du "zéro Covid", passe aujourd'hui la barre des 20.000 cas quotidiens. Bien que le ministre chinois de la Santé a affirmé qu'aucun nouveau décès n'a été enregistré depuis la mi-mars, cette hausse des contaminations met en évidence l'échec de la politique "zéro Covid".

Adoptée dès le début de l'épidémie, cette stratégie consiste à appliquer de façon stricte le triptyque "tester, tracer, isoler." Bien que la majorité des cas détectés soient asymptomatiques, toute personne testée positive est placée à l'isolement dans des centres Covid. Sur les réseaux sociaux, cette stratégie est fortement contestée, les enfants, même nourrissons, étants séparés de leurs parents si ces derniers ne sont pas contaminés.

Mais l'arrivée des vaccins et du variant Omicron changent la donne. D'autres pays, comme l'Australie et la Nouvelle-Zélande qui adoptaient cette politique, ont dû y renoncer, faute d'efficacité.

Les habitants ne veulent pas se faire vacciner

Les pays pratiquant la politique "zéro Covid" étaient, jusqu'ici très peu touchés par l'épidémie de Covid-19. Les habitants n'ont donc pas ressenti le besoin de se faire vacciner, puisqu'ils ne côtoyaient que très peu de personnes contaminées et très peu de décès étaient enregistrés.

C’est notamment le cas chez les personnes âgées, les plus menacées par les formes graves du Covid. Ainsi, seule la moitié des Chinois de plus de 80 ans sont vaccinés, alors que le reste de la population l'est quasiment totalement. Selon l'épidémiologiste Ben Cowlinf (qui a récemment publié un travail sur le sujet dans The Lancet) si Hong Kong par exemple a beaucoup de mal à convaincre les personnes âgées de se faire vacciner, c’est parce qu'ils “doutent de l’intérêt de la vaccination, en particulier dans le contexte d’une stratégie zéro Covid." 

Une population pas assez contaminée

Non seulement la population chinoise n’est pas assez vaccinée, mais elle ne peut pas non plus compter sur une immunité post-infectieuse. Les confinements très stricts et successifs ont fait que très peu de personnes, par rapport à la population totale, ont été contaminées. Désormais, le variant Omicron aujourd'hui majoritaire, est bien plus contagieux que les précédents et provoque une vague de cas.

Cette stratégie, qui s'était avérée payante jusqu'à aujourd'hui, provoque des confinements sporadiques de centaines de milliers de personnes en Chine, alors que l'Europe adopte des protocoles sanitaires de moins en moins stricts.

En France, nous n'avons plus connu de confinement depuis le 3 mai 2021 et les masques ne sont plus obligatoires, y compris en intérieur (sauf exceptions) alors qu'au moins 17 villes chinoises sont totalement confinées. Dans les villes concernées, une seule personne par foyer est autorisée à sortir une fois tous les deux jours pour assurer le ravitaillement de la famille. 

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