Coronavirus : l’Asie fait-elle déjà face à une troisième vague épidémique ?
ÉCLAIRAGE - La Corée du Sud et le Japon constatent un nombre record d'infections quotidiennes à la Covid-19 ces derniers jours.

Alors que l'Europe croit apercevoir le bout du tunnel, certains pays asiatiques constatent, eux, un regain inquiétant de la pandémie de Covid-19. La Corée du Sud a ainsi fait état jeudi 26 novembre de près de 600 nouveaux cas de coronavirus sur 24 heures, soit le nombre de contaminations le plus élevé depuis mars, selon le comptage de l'Université John Hopkins.
Alors que les autorités recensaient ces dernières semaines entre 100 et 300 nouveaux cas en moyenne par jour, elles en ont enregistré 583, liés principalement à des foyers de contamination dans des entreprises, des écoles, des salles de sport et des petits rassemblements à Séoul et dans sa région. Des cas ont également été détectés au sein de l'armée, notamment chez des dizaines de recrues dans un centre d'entraînement.
"Nous sommes actuellement dans une situation où des foyers peuvent apparaître partout", a déclaré le ministre sud-coréen de la Santé Park Neung-hoo. Par conséquent, le gouvernement a durci cette semaine les restrictions à Séoul et dans les régions voisines pour tenter de contenir la progression du virus.
Bars et discothèques ont été fermés, alors que le nombre de personnes aux mariages et funérailles ne peut dépasser la centaine. Les cafés ne peuvent servir qu'à emporter, et les restaurants ne peuvent servir en salle que jusqu'à 21h.
Des restrictions à Tokyo
La situation est comparable au Japon. Relativement épargné jusqu'ici par la pandémie de Covid-19, l'archipel nippon est maintenant confronté à un nombre record d'infections quotidiennes : de 877 cas constatés le 1er novembre dernier, 2.586 l'ont été ce lundi 21.
Conséquence, alors que le pays n'avait pas adopté de mesures de confinement, Tokyo va finalement exhorter ses habitants à éviter les sorties non essentielles et demander aux commerces servant de l'alcool de fermer plus tôt. La gouverneure de la capitale, Yuriko Koike, a demandé aux habitants d'"éviter les sorties non indispensables et non urgentes". La population est aussi appelée à adopter le télétravail.
Une situation inédite
De son côté, le Premier ministre Yoshihide Suga a déclaré la semaine dernière que le Japon était en "alerte maximale" face au coronavirus et son gouvernement a été contraint de faire machine arrière sur une campagne controversée destinée à encourager le tourisme intérieur. Une situation inédite. Même l'état d'urgence déclaré au printemps lors du premier pic d'infections n'avait pas sanctionné les habitants qui ont défié les appels à rester chez eux ou les établissements ayant refusé de fermer leurs portes.
Parallèlement, en Corée du Sud, l'un des premiers pays fortement touchés après l'apparition du virus en Chine, le gouvernement sud-coréen était parvenu à reprendre le contrôle de la situation grâce à une stratégie agressive de test et de traçage. Et ce sans jamais imposer le genre de confinement strict mis en place en Chine ou en Europe.
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