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Appli StopCovid : l'Allemagne sort du projet et se rallie à la Suisse
Crédit : AFP
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L'une des mesures présentées cet après midi par le Premier ministre pour accompagner le déconfinement, c'est la future application de traçage aux normes européennes StopCovid. C'est en effet l'application pour smartphone, qui devrait permettre, sur la base du volontariat, de vous prévenir si vous êtes en contact rapproché plus de 15 ou 30 minutes avec une personne contaminée.
Cela devrait conserver l'historique de toutes les personnes que vous avez approchées, même dans un train par exemple, votre voisin, grâce au bluetooth. Et dès lors qu'un de ces contacts approchés par vous se fait dépister positif au virus, vous recevrez un sms pour vous faire dépister à votre tour.
Ça a été très efficace en Chine, en Corée et à Taïwan, pour limiter la contagion. L'Europe a mis en route une solution technologique avec 130 institutions, laboratoires de recherches et entreprises travaillant dessus, pour développer ce qui s'appelle le PEEP PT (pan europen privacy preserving proximity tracing). L'idée, c'était d'éviter de prendre celle qui devrait être proposée par deux des Gafa, Apple et Google, travaillant conjointement à leur propre application.
Mais voilà que l'Allemagne, hier, a décidé de sortir du projet européen, ce qui lui porte un sérieux coup.
Un puissant mouvement de contestation, des centaines de personnalités qui ont signé un appel pour récuser le projet. Parce que l'application de traçage envisagée avait recours à un serveur qui centralise toutes les données. Centralisation requise par les spécifications européennes, et notamment par la France, pour faire fonctionner le dispositif d'un pays à l'autre, au sein du marché unique. Un chiffon rouge pour les intellectuels allemands, qui voient dans cette centralisation une menace pour les libertés, dans un pays toujours marqué par la terreur de la Stasi, la police secrète de l'Allemagne de l'Est, communiste, qui surveillait sans relâche les citoyens, et bien sûr celle de la Gestapo.
Pour tenter d'amadouer les contestataires, les promoteurs allemands du projet avaient été jusqu'à suggérer que ceux qui utiliserait l'application pourraient avoir priorité pour les tests, ou qu'ils auraient une liberté de circulation plus importante que les autres... Ça n'a fait qu'empirer les choses. Un responsable politique a même proposé de pratiquer une réduction d'impôt pour les volontaires qui accepteraient de charger l'appli.
Du coup l'Allemagne rejoint la Suisse, qui avait déjà rompu avec le PEEP PT, et développe un autre produit, aux normes Apple-Google. Qui a l'avantage de ne stocker les informations que dans les téléphones eux-mêmes, et non pas dans un serveur centralisé.
Concernant l'hexagone, pas beaucoup de débat à ce sujet... Notre ministre du numérique, Cédric O exclut la solution Apple-Google, et reste confiant dans l'autre, développée notamment par l'INRIA, un laboratoire français. Il s'agit, déclarait notre ministre au JDD, d'une affaire de "souveraineté sanitaire et numérique". Il a sûrement raison.
Encore faut-il que les libertés soient protégées, et surtout que ça marche. Pour l'instant, l'application française ne fonctionne pas sur les smartphones Apple, qui représentent quand même 20% du marché, parce qu'elle ne respecte même pas les standards de protection de la vie privée du constructeur américain. On espère que ça va être réglé. Parce que pas d'application, pas de tests et pas de masques, ça commencerait à être embêtant.
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