L'embrasement aura pris en moins d'une semaine. Les affrontements entre manifestants palestiniens et policiers israéliens quadrillant l'esplanade des Mosquées à Jérusalem-Est ont mué en guerre entre le Hamas et Israël dans la bande de Gaza, en tensions dans les villes judéo-arabes sur le sol israélien, puis en affrontements en Cisjordanie occupée.
Que cherchent donc à accomplir le Hamas? Et Israël? Pour le experts, le Hamas veut s'imposer en phare de la cause palestinienne par ses salves de roquettes, alors que de de son côté, Israël cherche à réduire à néant l'influence du mouvement islamiste en pilonnant ses infrastructures dans la bande de Gaza.
"Ils (le Hamas) essaient de se positionner en principal garant de la sauvegarde des Palestiniens et avant tout de Jérusalem, ce qui est assez nouveau par rapport à ce qu'on avait vu précédemment", estime Leïla Seurat, chercheure associée à l'Observatoire des mondes arabes et musulmans (OMAM) de l'Université libre de Bruxelles (ULB).
"Clairement, ils (le Hamas) essaient de mettre à mal Mahmoud Abbas qui est déjà lui-même très affaibli, divisé, qui a reporté les élections, mais plus largement ils sentent qu'il y a des choses qui sont en train d'évoluer d'un point de vue palestinien", dit-elle à l'AFP.
Ces derniers mois, le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, et le Fatah, parti laïc du président palestinien Mahmoud Abbas, qui siège en Cisjordanie occupée, s'étaient entendus sur une feuille de route pour se réconcilier après plus d'une décennie de divisions. Cette réconciliation devait passer par la tenue d'élections prévues ce mois-ci.
Mais Mahmoud Abbas a reporté le scrutin sine die car Israël, qui contrôle Jérusalem-Est, n'a pas donné son feu vert à des élections pour les Palestiniens de la Ville Sainte. Et le Hamas, qui tenait particulièrement à ce scrutin pour regagner en légitimité, n'a pas caché son agacement. Or, presque simultanément, des manifestations ont éclaté à Jérusalem.
Mais le Hamas ne "contrôle pas ce soulèvement, ils sont eux-mêmes débordés" mais ils veulent essayer de le "capter", note Leïla Seurat. Et ils ont "utilisé l'outil militaire pour se placer au centre de la protection des Palestiniens de Jérusalem", ajoute-t-elle.
Dès les premières salves de roquettes, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, menacé de perdre le pouvoir à la faveur d'une possible coalition entre l'opposition et des partis arabes, a accusé le Hamas d'avoir franchi une "ligne rouge". L'armée ne s'est pas contentée de légères frappes de représailles, comme elle le fait occasionnellement, mais a pilonné sans relâche Gaza, une enclave de deux millions d'habitants sous blocus israélien.
Pour Yaakov Amidror, ancien conseiller à la sécurité nationale de Benjamin Netanyahu, "Israël doit montrer au Hamas qu'il ne peut rien lui dicter". Résultat, Israël doit non seulement "détruire les capacités et les infrastructures" du Hamas mais aussi "tuer" ses dirigeants. "Les efforts (sont en cours) pour tuer le plus possible de membres du Hamas et principalement des experts techniques" en roquettes et en drones, ajoute-t-il.
Si plus d'une centaine de personnes ont été tuées à Gaza, incluant des enfants, neuf personnes ont perdu la vie en Israël où le bouclier antimissile "Dôme de fer" intercepte la majorité des roquettes.
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