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Israël-Palestine : 3 questions pour comprendre la nouvelle flambée de violence

ECLAIRAGE - On n'avait pas vu un tel niveau de violences entre Israël et la Palestine depuis 20 ans. Si la situation surprend par sa brutalité, sur place tous les ingrédients étaient pourtant réunis depuis des mois pour qu'elle dégénère.

Des Palestiniens dans les débris dans la Bande de Gaza le 13 mai 2021
Des Palestiniens dans les débris dans la Bande de Gaza le 13 mai 2021
Crédit : MOHAMMED ABED / AFP
Israël-Palestine : 3 questions pour comprendre la nouvelle flambée de violence
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Emilie Baujard - édité par Eléanor Douet

Jour après jour Israël et la Bande de Gaza basculent dans un nouveau conflit meurtrier que rien ne semble pouvoir apaiser. Les roquettes lancées par les groupes armés palestiniens s'opposent aux bombardements de l'Etat hébreux, plongeant les habitants des deux camps dans l'effroi.

Le bilan de cette semaine d'affrontement est déjà très lourd avec au moins 74 morts, principalement du côté palestinien, et des centaines de blessés. Parmi les victimes figurent notamment des enfants. Hier, des images diffusées en direct à la télévision ont particulièrement choqué. On y voyait un homme, présumé arabe, être lynché par des extrémistes dans une ville située au sud de Tel Aviv en Israël. 

Face aux menaces aériennes, tous les vols en direction de l'aéroport international Ben Gourion de Tel-Aviv sont déroutés jusqu'à nouvel ordre. 

Pourquoi cette nouvelle flambée de violence ?

C'est un ensemble de faits qui viennent s'ajouter. La tension monte en réalité depuis plusieurs années. Les Palestiniens se sentent complètement abandonnés, la création d'un Etat palestinien indépendant est au point mort. En parallèle, Israël mène une politique de colonisation des territoires palestiniens, politique soutenue par l'ancien président américain Donald Trump.

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Dans ces conditions, chaque étincelle peut provoquer l'incendie. C'est ce qui s'est passé à Jérusalem-Est il y a quelques jours. L'expulsion annoncée de plusieurs familles palestiniennes par des colons juifs a mis le feu aux poudres. Des affrontements ont eu lieu entre les Palestiniens et la police israélienne.
 
Puis, la violence est montée d'un cran lundi quand les affrontements se sont déplacés sur l'Esplanade des Mosquées à Jérusalem. En réponse, le Hamas a tiré des roquettes sur Israël et l'armée israélienne a bombardé la Bande de Gaza. 

En quoi ces violences sont différentes des précédentes ?

Déjà parce qu'on n'avait pas vu un tel niveau de violences depuis 20 ans. Les roquettes et les missiles du Hamas arrivent maintenant à toucher les villes du centre d'Israël, à plus de 80 km de Gaza. Et surtout, cette fois, le front n'est pas seulement à Gaza, il est aussi dans plusieurs villes dites "mixtes" en Israël comme Lod, Ramla, Jaffa et Saint-Jean-d'Acre.

Des affrontements violents ont lieu entre les habitants juifs et arabes de ces villes. A tel point que l'état d'urgence a été déclaré à Lod et un couvre-feu a été mis en place. 
 
C'est assez inédit. Depuis longtemps, la minorité arabe d'Israël, qui représente 20% de la population, restait en retrait des conflits, mais aujourd'hui, elle exprime un malaise et un mal être que partagent beaucoup de Palestiniens. 

Un processus de paix est-il encore possible ?

En fait il n'y a plus aucune négociation directe entre Israéliens et Palestiniens depuis 2013. C'était sous l'égide du président américain Barak Obama. Après, il y a eu Donald Trump et le dialogue s'est totalement rompu. Joe Biden, lui, n'en a jamais fait une priorité et n'a même pas encore nommé d'ambassadeur en Israël.

A tout cela s'ajoute, la crise sanitaire et économique, les restrictions de déplacements pour les Palestiniens, le blocus de Gaza qui asphyxie 2 millions de personnes depuis 2007. Vous avez tous les ingrédients pour un nouveau cycle de violences.

Un cycle qui pourrait bien durer car il arrive en pleine crise politique. En Israël comme en Palestine, les dirigeants actuels sont contestés et n'ont plus aujourd'hui le pouvoir d'éteindre l'incendie.

Benyamin Netanyahou, le premier ministre israélien, joue la montre car son gouvernement est en sursis. Avec cette crise, il gagne du temps. Le président palestinien, Mahmoud Abbas, lui, est inaudible. 

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