Gaza : ce que l’on sait de la situation à l’hôpital Kamal Adwan, "hors service" après un raid israélien

Les autorités sanitaires de la bande de Gaza s'inquiètent samedi de la situation critique dans le nord du territoire palestinien en guerre, après la détention selon elles par Israël du directeur d'un hôpital clé annoncé "hors service" par l'Organisation mondiale de la santé (OMS).  Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas à Gaza a affirmé que les troupes israéliennes avaient conduit à "un centre de détention, pour les interroger", des "dizaines de membres du personnel médical de l'hôpital Kamal Adwan", dont le directeur, le Dr Hossam Abou Safiya.

L'armée israélienne a confirmé avoir arrêté le directeur de l'hôpital pour l'interroger. Selon un communiqué de l'OMS, "Kamal Adwan est désormais vide. Hier soir, les 15 patients critiques qui restaient, 50 soignants et 20 agents de santé ont été transférés à l'hôpital indonésien, qui manque des équipements et des fournitures nécessaires pour prodiguer des soins adéquats". L'OMS s'est dite "consternée" par le raid et a déclaré avoir perdu le contact avec le directeur de l'établissement. Cet établissement était le dernier grand hôpital opérationnel dans le nord de la bande côtière palestinienne. 

De son côté, l'armée israélienne a réaffirmé qu'elle n'avait pas pénétré dans l'hôpital Kamal Adwan, mais qu'elle avait mené une nouvelle opération contre le Hamas dans la région. Cette intervention faisait suite, selon Tsahal, à des renseignements faisant état d'activités terroristes dans le secteur. Dans la nuit, la zone a été intensivement bombardée par les avions de combat et les forces d'artillerie israéliennes.

Toute une population n'a plus vraiment accès à des hôpitaux fonctionnels.

Claire Nicolet, responsable des opérations d'urgence de Médecins sans frontières à Gaza

Pour Claire Nicolet, responsable des opérations d'urgence de Médecins sans frontières à Gaza, toute une partie des Gazaouis est désormais privée de soins. "Dans la population qui est restée dans cette partie de Gaza, on a vraiment des gens de tout âge, des enfants, des personnes âgées, des familles entières", explique-t-elle au micro de RTL. 

"Et ça veut dire que toute cette population-là, aujourd'hui, n'a plus vraiment accès à des hôpitaux fonctionnels, insiste-t-elle. Il n'y aura plus du tout accès aux soins pratiquement. Ça fait déjà des semaines que cette zone de Gaza est presque inaccessible par les organisations diverses et variées, les ONG. C'est un grand sentiment d'impuissance. C'est dramatique et cette population est vraiment coincée".