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Zohran Mamdani, candidat démocrate à la mairie de New York.
Crédit : Michael M. Santiago / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
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Il y a encore quelques mois, il était l'inconnu du grand public. Zohran Mamdani, progressiste et musulman, pourrait devenir, mardi 4 novembre 2025, le nouveau maire de New York. Le candidat démocrate devance de plus de 10 points l'ancien gouverneur de l'État Andrew Cuomo, qu'il a battu lors de la primaire et qui se présente en indépendant. Le républicain Curtis Sliwa est lui relégué au-delà de 30 longueurs. Une victoire surprise qui a créé un petit séisme dans la communauté new-yorkaise, mais aussi au niveau national.
Cet immigré de 34 ans est arrivé aux États-Unis en 2018. D'origine indienne, il est né en Ouganda mais a grandi en Afrique du Sud, aux côtés de sa mère, Mira Nair, réalisatrice de renommée mondiale, et de son père, Mahmoud Mamdani, anthropologue à l'université de Columbia.
Ancien rappeur "de seconde zone", comme il se qualifie, il s'est lancé dans le militantisme il y a quelques années, dans le Queens, l'un des arrondissements de New York. Il s'est notamment fait connaître pour avoir milité contre les expulsions locatives et pour avoir pris parti pour la classe populaire, celle des travailleurs new yorkais. Il a également pris la parole contre les violences policières et pour le climat. Des sujets qui intéressent la jeunesse.
Il est perçu en opposition à la classe sociale bourgeoise de New York, de l'Upper East Side ou de l'Upper West Side à Manhattan. Et Zohran Mamdani n'hésite pas à parler de sa religion. Musulman, il est très fier de sa culture, à la fois américaine et indienne.
Alors, forcément, il fait peur aux Républicains. "Je ne peux pas l'imaginer maire de New York, c'est un fou communiste", disait même Donald Trump après la primaire démocrate.
Karoline Leavitt, porte-parole de la Maison-Blanche, a assuré que le président "travaille avec des démocrates à travers le pays [...] Mais sûrement pas avec quelqu'un qui partage ces valeurs et qui est, littéralement un communiste qui condamne toutes les valeurs qui rendent ce pays grand". "Le bon sens, la loi et l'ordre, les faibles impôts, le travail acharné et le fait de gagner sa vie dans ce pays. Il est contre tout cela et je pense que le président trouverait difficile de travailler avec quelqu'un comme ça s'il était élu", avait-elle également assuré.
Donald Trump était même allé encore plus loin : il avait affirmé qu'il pourrait faire arrêter Zohran Mamdani et procéder à son expulsion s'il s'opposait aux opérations de l'ICE.
C'est d'ailleurs sur ce crédo qu'il joue. Le soir de sa victoire, il citait Nelson Mandela. "Cela semble toujours impossible jusqu'à ce que ce soit fait. Mes amis, nous l'avons fait", assurait-il. Avant de lister son programme : "Une ville où le travail acharné est récompensé par une vie stable, où les appartements avec loyers encadrés sont réellement encadrés, où les bus sont rapides et gratuits. Et c'est une ville où le maire utilisera son pouvoir pour rejeter le fascisme de Donald Trump. Une vie digne ne devrait pas être réservée à une poignée de chanceux."
Outre les jeunes, Zohran Mamdani a également construit sa victoire avec les classes moyennes et populaires, en faisant campagne sur la vie chère à New York. Il promettait, notamment, de taxer les hauts revenus, de rendre le métro gratuit, rendre crèches publiques gratuites, réduire le budget de la NYPD et mettre l'accent sur la santé mentale. Résultat, il a rattrapé presque 30 points dans les sondages sur l'ancien gouverneur plus centriste, Andrew Cuomo, pour finir ensuite en tête.
"C'est la ville la plus riche du pays, la plus riche de l'histoire du monde. Et pourtant, un New-Yorkais sur quatre vit dans la pauvreté. Et les autres semblent pris dans un état d'anxiété. Ce que nous avons vu, c'est que cette ville doit être abordable pour les personnes qui la construisent chaque jour", assurait-il sur NBC.
Finalement, c'est cet ancrage dans la réalité du quotidien des New-Yorkais qui a séduit les électeurs en faisant éclore une nouvelle figure du parti démocrate qui était, depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, un peu endormi.
Si Zohran Mamdani est arrivé comme un ouragan sur la scène politique, il divise malgré tout au sein du parti démocrate. En étant à la gauche de la gauche, il rompt avec les habitudes du parti, qui ne met en avant que des figures très connues du grand public et assez peu clivantes. Il donne surtout un terrible coup de vieux aux grandes figures démocrates.
Cependant, il trouve des soutiens, notamment avec Bernie Sanders, farouche opposant de Donald Trump. "Zorhan Mamdani a mené une campagne extraordinaire. Il a affronté tout "l'establishment". Zoran peut devenir le prochain maire de New York, mais cela n'arrivera que si un grand nombre de personnes viennent voter. Allons-y, sortons et votons", a-t-il déclaré.
Autre soutien de poids avec Alexandria Ocasio-Cortez. "Un monde meilleur est possible", avait-elle écrit sur Instagram.
Mais si les démocrates ne savent pas trop comment réagir avec cette étoile montante, il leur est impossible de faire sans. Donald Trump étant radical, voire très radical, notamment depuis son retour à la Maison-Blanche, peut-être que la gauche doit aussi le devenir.
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