C'est un chiffre à la mesure de la spectaculaire évasion de Carlos Ghosn. Selon une estimation du Financial Times, la fuite de l'ex-magnat automobile lui aurait coûté 20 millions de dollars (18 millions d'euros). Un chiffrage conséquent qui prend en compte sa caution de 13 millions de dollars versée au tribunal de Tokyo, et qu'il a définitivement perdu en quittant illégalement le Japon.
Les sept millions restant auraient quant à eux financé l'opération d'exfiltration elle-même. Ainsi, 175.000 dollars provenant d'une société basée à Dubaï auraient servi à payer la société turque ayant affrété le premier jet privé utilisé pour fuir l'archipel nippon, le 29 décembre. Selon Le Monde, le paiement aurait eu lieu par virement trois jours avant l'évasion et ne représenterait que la moitié de la somme due : soit 350.000 dollars.
À bord de cet appareil auraient également pris place deux mercenaires aguerris aux exfiltrations. Deux "barbouzes", Michael Taylor et George-Antoine Zayek, qui seraient selon le Wall Street Journal, les cerveaux derrière la fuite de Franco-Libano-Brésilien de 65 ans.
Ces anciens des forces spéciales, qui possèdent tous deux des connections avec le Liban, auraient ainsi planifié l'opération contre une rémunération que l'on imagine aisément importante, compte-tenu de son envergure, du retentissement médiatique et du profil international de Carlos Ghosn.
Même si le Financial Times ne détaille pas les autres dépenses rencontrées, leurs émoluments et les autres frais annexes, de transports notamment, pourraient dès lors atteindre plusieurs millions de dollars. Des sommes vertigineuses qui sont à la hauteur des chiffres circulant depuis le début l'affaire Ghosn.
Selon le gendarme américain de la Bourse, la SEC, l'ancien capitaine d'industrie aurait ainsi dissimulé plus de 140 millions de dollars de rémunération quand il présidait l'alliance Nissan-Renault. Et en septembre dernier, le constructeur automobile japonais évoquait lui des "malversations" avoisinant les 300 millions d'euros.