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"C'était un véritable enfer" : le témoignage glaçant d'un ancien prisonnier de guerre ukrainien

Un témoignage exceptionnel, celui d'un ancien prisonnier de guerre ukrainien. Valerii Horishnii est resté plus de deux ans dans les geôles russes, dans la région annexée de Donetsk. Il a été libéré le 13 septembre 2024.

Des prisonniers de guerre ukrainiens descendent d'un car pour rentrer chez eux après avoir passé des mois dans une prison russe.
Crédit : PAULA BRONSTEIN / GETTY IMAGES EUROPE / GETTY IMAGES VIA AFP
Le témoignage rare d'un ancien prisonnier de guerre ukrainien
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Le témoignage rare d'un ancien prisonnier de guerre ukrainien
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Sophie Joussellin - édité par Justine Audollent
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Valerii Horishnii se battait à Marioupol quand il a été fait prisonnier. Sergent-chef de la 12e brigade des forces spéciales d'Azov, il était l'un des défenseurs de l'aciérie Azovstal. "Ça a été violent, on ne voulait pas être emprisonnés parce qu'on savait ce qui nous attendait, la torture, les coups, etc", raconte-t-il au micro de RTL. 

En plus de deux ans, Valerii a changé cinq fois de prison, toujours dans la région annexée de Donetsk. Les conditions de vie étaient épouvantables. "C'était un véritable enfer. On s'entassait à 300 dans des baraquements prévus pour 100. Pendant deux ans, on a vécu en sous-sol sans voir le soleil ni le ciel. On avait trois à quatre cuillères de porridge immondes à manger le matin avec une tranche de pain, même chose le midi et le soir. Les cellules étaient infestées de punaises de lit, de rats, de souris qui nous grimpaient dessus quand on dormait", se souvient-il. 

De la torture sans laisser de traces

À cela, il faut ajouter les insultes, la violence, les coups et les séances de torture quotidiennes. "Ils ont utilisé un taser sur mes parties génitales. J'ai reçu aussi des coups de pied dans les côtes, dans le foie. Un jour, ils m'ont frappé au visage et j'ai eu un œil au beurre noir, énumère-t-il avant de poursuivre. Ils étaient terrifiés parce qu'ils savaient que s'il y avait tout d'un coup un échange de prisonniers de guerre, tout le monde verrait comment ils nous traitaient. C'est pourquoi ils essayaient de nous torturer sans laisser de traces, notamment sur nos tatouages, car on ne voyait pas les traces de brûlure".

Quand il a été fait prisonnier, Valerii Horishnii pesait 75 kilos. Il n'en faisait plus que 50 quand il est sorti.

Un mental d'acier

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Valerii Horishnii a tenu aussi longtemps grâce à son mental. Le combattant ukrainien a toujours cru en sa bonne étoile. C'est l'amour des siens, de son pays et la foi qui lui ont permis de tenir. "Je ne sais pas pourquoi, mais dès le début, j'ai su que ça irait, qu'il fallait que je m'accroche et qu'un jour, je m'en sortirais. L'amour pour ma famille, mes proches, mes amis, mes camarades, mon unité, mon pays, ma terre, c'est ce qui m'a donné la force de supporter ces terribles conditions. La foi aussi. Je priais chaque jour. Je savais que Dieu était de mon côté", confie-t-il.

Dans certaines prisons où il a été enfermé, Valerii a eu accès à des livres. Il s'est alors réfugié dans les grands classiques de la littérature. "C'était la seule chance de s'évader de cette horrible réalité en se plongeant dans les aventures de certains héros", souligne-t-il. Le soldat ukrainien reconnaît avoir rencontré de très rares fois des gardiens compatissants qui ne battaient pas les prisonniers et qui leur offraient bonbons et cigarettes.

5.000 prisonniers ukrainiens libérés

Puis, est arrivé le 13 septembre 2024, le jour de sa libération. Une semaine plus tôt, il avait été convoqué par la direction de la prison. On lui avait alors posé cette question. "Ils m'ont demandé si je voulais rentrer chez moi ou non. J'ai répondu, bien sûr que je veux rentrer chez moi. Les jours qui ont suivi, c'était super dur de rester serein. Et le sixième jour, je me suis dit, oublie, il n'y aura pas d'échange", raconte-t-il. 

"Et puis le vendredi 13 septembre, le gardien m'a donné un uniforme militaire ukrainien. Et là, j'ai compris que je partais. À ce moment-là, un chat noir est entré dans notre cellule et on était un vendredi 13. En général, ce n'est pas bon signe, mais pour moi, ça s'est avéré être une très bonne nouvelle", indique Valerii Horishnii. 

On estime que près de 5.000 prisonniers de guerre ukrainiens ont été libérés depuis le début du conflit. Ils sont encore 8.000 dans les prisons russes.

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