Attaque d'Israël contre l'Iran : "Un début de décapitation du régime", selon Georges Malbrunot

Les tensions s'intensifient au Moyen-Orient après des frappes israéliennes en Iran, tandis que la reconnaissance de l'État de Palestine par la France suscite de vives pressions internationales.

Vue d'un bâtiment endommagé dans la capitale iranienne, Téhéran, à la suite d'une attaque israélienne, le 13 juin 2025. Des équipes de pompiers sont dépêchées sur place.

Crédit : Fatemeh Bahrami / ANADOLU / Anadolu via AFP

PALESTINE - Grosses pressions américaines et israéliennes pour éviter la reconnaissance par la France : Macron pourra-t-il résister ?

00:02:57

Je m'abonne à la newsletter « Infos »

Après de nouvelles frappes israéliennes de la nuit du 12 au 13 juin en Iran, le guide suprême iranien menace Israël d'un sort "amer et douloureux". Il faut dire que les Israéliens ont tapé fort. Au-delà des bombardements des sites nucléaires, le symbole fort de ces attaques israéliennes, c'est l’assassinat du général Hossein Salami, le patron des gardiens de la révolution. C’est-à-dire d’un des personnages les plus importants du régime iranien.

Les Gardiens sont, comme leur nom l’indique, en charge de la protection de la république islamique. Le message israélien est donc clair : on peut tuer celui qui est le numéro 2 ou 3 du pouvoir en Iran et aussi, comme on vient de l'apprendre le chef des forces armées, le général Ali Bagheri dans ce qui s'apparente à un début de décapitation du régime, et demain peut-être son leader, l’ayatollah Ali Khamenei.

Pour rappel, juste après la liquidation fin septembre 2024 du chef du Hezbollah à Beyrouth, Hassan Nasrallah, le guide suprême iranien, avait été immédiatement mis à l’abri au secret. C’est probablement ce qui est arrivée dans la nuit du 13 juin encore à Téhéran.

La question du nucléaire en Iran au cœur des débats

D’autre part, les Gardiens de la révolution ont la charge du dossier nucléaire. Maintenant, ces frappes pourraient pousser l’Iran à sortir du traité de non-prolifération nucléaire et à procéder à un essai nucléaire. On basculerait dans une autre dimension.

Au niveau des conséquences, régionales notamment, il n’y aura pas de nouvelles négociations américano-iraniennes sur le nucléaire. La prochaine séance devait se tenir dimanche 15 juin 2025 à Oman. D’autre part, l’Iran s’estime trahi par les États-Unis, comment peut-on négocier en étant frappé ? Téhéran a d’ores et déjà dit que ces attaques israéliennes n’ont pas pu avoir été menées sans l’aval américain.

La grande question est de savoir si l’Iran, outre des ripostes à venir contre Israël, frappera des bases militaires américaines dans le Golfe, c'est-à-dire au Qatar, au Koweït, ou en Irak, comme les Iraniens le disaient avant ces bombardements ? Dans ce cas, on risquerait d’avoir un conflit non seulement israélo-iranien, mais aussi régional.

Et la reconnaissance de l’État de Palestine ?

Or ni l’Arabie ni les Émirats ni le Qatar ne veulent de guerre avec l’Iran. Benyamin Nétanyahou le sait, il les place dans une posture intenable ou vous êtes avec nous contre la menace nucléaire iranienne ou vous continuez de vous rapprocher de Téhéran alors que vous ne voulez pas normaliser vos relations avec nous depuis l’attaque terroriste du Hamas le 7 octobre 2023.

Ça risque de parasiter la semaine avec la conférence à l’ONU sur l’État de Palestine. Les priorités sont bouleversées et d’ici là, les ripostes iraniennes auront probablement eu lieu. Emmanuel Macron hésitait avant de reconnaitre l’État de Palestine. Il ne voulait le faire qu’avec d’autres comme le Royaume uni et le Canada notamment. Israël et les États-Unis faisaient pression sur lui pour qu’il ne le fasse pas. Ils vont lier la cause palestinienne au Hamas allié de l’Iran cela complique dramatiquement la tâche du chef de l’État.

La rédaction vous recommande