Dix femmes rapatriées en France depuis des camps de prisonniers jihadistes de Syrie ont été mises en examen pour association de malfaiteurs terroriste criminelle. Elles ont été placées en détention provisoire lundi 24 octobre, a indiqué le parquet national antiterroriste (Pnat) à l'Agence France-Presse.
Ces femmes, qui faisaient l'objet d'un mandat de recherche, avaient été placées en garde à vue à leur arrivée sur le sol français dans la nuit de mercredi 19 à jeudi 20 octobre dans les locaux de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI). L'une d'entre elles a été mise en examen pour crimes contre l'humanité et génocide. Certaines ont été mises en examen pour "soustraction par un parent à ses obligations légales compromettant la santé ou la sécurité de son enfant".
Une autre jeune femme, âgée de 19 ans, emmenée dans la zone irako-syrienne lorsqu'elle était enfant, a fait l'objet "d'une prise en charge éducative, aucun élément n'ayant à ce stade permis de requérir sa mise en examen". L'état de santé d'une douzième femme a été jugé "incompatible" avec la présentation à un juge d'instruction. Elle est pour l'heure prise en charge médicalement et administrativement.
Toutes avaient été rapatriées dans la nuit du 19 au 20 octobre avec trois autres femmes qui, visées par un mandat d'arrêt, avaient été mises en examen dès jeudi et incarcérées. Quarante enfants ont également été rapatriés avec ces quinze femmes, âgées de 19 à 42 ans, qui avaient été capturées dans les territoires du nord-est de la Syrie et du nord de l'Irak occupés jusqu'en 2019 par le groupe État islamique (EI) et maintenues dans des camps sous contrôle des Kurdes.
Les enfants, dont beaucoup sont nés sur place, "ont été remis aux services chargés de l'aide à l'enfance et feront l'objet d'un suivi médico-social", avait indiqué le ministère des Affaires étrangères. Parmi les enfants, sept sont orphelins ou isolés, selon le Pnat.
Il s'agit de la seconde opération de rapatriement important en trois mois : le 5 juillet, la France a procédé au retour de 16 mères et 35 mineurs. Entretemps, une femme et ses deux enfants avaient été ramenés début octobre. Les autorités chargées de la lutte antiterroriste avaient indiqué en juillet qu'il restait une centaine de femmes et près de 250 enfants dans les camps syriens.
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