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Des touristes à Paris devant l'Arc de Triomphe en 2022.
Crédit : AFP
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L'ANGLE ÉCO - Tourisme : ne nous endormons pas sur nos lauriers
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"La France demeure la première destination touristique mondiale", indique le site officiel du gouvernement, avec 100 millions de touristes internationaux en 2024. Pour autant, il faut faire attention aux chiffres magiques. Derrière ces 100 millions de touristes, la réalité est un peu plus préoccupante. Dans les faits, la France n'est plus vraiment le numéro un.
En prenant en compte les recettes générées par l'activité touristique, ce qui est très important, la France se hisse à la quatrième place, derrière les États-Unis, l'Espagne et le Japon. En effet, même si la France est le pays qui accueille le plus de touristes internationaux, ils restent de moins en moins longtemps. En fait, la France est une correspondance avant d'aller à Londres, à Barcelone ou à Rome.
La France est au centre de l'Europe. Un touriste américain ou asiatique qui fait le voyage de sa vie ne se contente pas de Paris et de la France, il fait un roadtrip. Sauf qu'il va rester plus longtemps à l'endroit où l'hébergement est moins cher, donc notamment en Espagne plutôt qu'en France.
Concrètement, il débourse plus chez les autres qu'en France. En effet, un touriste étranger en France dépense, en moyenne, 650 euros par jour, alors que cela peut aller jusqu'à 1.000 euros par jour en Espagne.
En 2024, les recettes touristiques ont atteint 71 milliards d'euros en France et 126 milliards en Espagne : l'écart se creuse. Pour la France, c'est un manque à gagner important.
Quand la France engrange 100.000 euros de recettes touristiques, cela crée un emploi. Deux millions de personnes travaillent dans le tourisme en France et cela représente 5 à 8% de notre PIB. Si chaque touriste dépensait autant en France qu'en Espagne, on créerait 280.000 postes et on engrangerait 28 milliards de plus en TVA et autres taxes.
Pour favoriser cela, il y a plusieurs axes d'amélioration notamment sur l'accueil et la sécurité dans les transports en commun, gares et aéroports. Il faudrait aussi investir dans la rénovation du parc d'hébergement. Il y a 2 millions de lits dans les hôtels et les campings du pays, c'est autant qu'en 2004. Ce qui a changé, c'est la montée en puissance des plateformes comme Airbnb, booking ou Homelidays qui ont fait entrer 1 million de lits supplémentaires.
Si on veut transformer les lauriers sur lesquels on a tendance à dormir en lingots d'or, il faut regarder la réalité en face et voir nos faiblesses.
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