Précarité : sans RSA, quelles aides pour les moins de 25 ans ?
Quelques dispositifs d'aide peuvent être touchés avant ses 25 ans, bien qu'il ne soit pas, généralement, possible de prétendre au RSA.

Depuis plusieurs semaines déjà, des voix s'élèvent pour faire part du mal-être des jeunes au cours de la crise sanitaire, entre détresse psychologique et précarité financière. Un constat qui amène à une réflexion autour d'une extension du Revenu de solidarité active, ou RSA, pour qu'il puisse bénéficier aux personnes de moins de 25 ans.
La piste, pour l'instant, est exclue par le gouvernement. Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, avait fait réagir en déclarant, mi-janvier, que à "18 ans, ce qu'on veut, c'est un travail (...) pas une allocation". Dans la foulée, Stanislas Guerini, délégué général de la République en Marche, proposait un prêt à 0% "remboursable sur une très longue période" de 10.000 euros pour les personnes âgées de 18 à 25 ans. Là encore, la proposition avait suscité des critiques.
Alors que les jeunes font partie des catégories de population les plus touchées par le chômage, que de nombreux étudiants ont vu leurs stages annulés ou ne parviennent pas à en trouver et que des jeunes diplômés connaissent une entrée difficile sur le marché du travail, la question de l'aide financière semble incontournable. Pour limiter les difficultés, certains dispositifs sont déjà en place.
Des aides pour les jeunes ayant déjà travaillé
Comme expliqué sur Service-Public.fr, le RSA "assure aux personnes sans ressources un niveau minimum de revenu qui varie selon la composition du foyer". Il peut bénéficier à un très grand nombre de personnes, mais, en règle générale, ne peut être perçu par les individus âgés de moins de 25 ans, ou les étudiants et stagiaires non-rémunérés.
Ce principe peut faire l'objet de quelques exceptions. Depuis la loi de finances de 2010, les "jeunes actifs", c'est à dire les personnes entre 18 et 25 ans qui ont "exercé une activité professionnelle pendant au moins 2 ans à temps plein" dans les trois années qui précédent la demande, peuvent aussi percevoir le RSA.
Autre exception : les "parents isolés". Pour intégrer cette catégorie il faut soit être "célibataire, divorcé(e), séparé(e), veuf(ve) ayant des enfants à charge" ou une "femme enceinte ne vivant pas en couple de manière déclarée et permanente et ne partageant pas ses ressources".
Évidemment, il est possible pour les jeunes éligibles au chômage de le toucher, et ceux qui ont exercé une activité professionnelle mais n'y sont pas éligibles peuvent prétendre à l'allocation d’aide au retour à l’emploi. Celle-ci peut par exemple être demandée après un licenciement économique ou le non-renouvellement d'un CDD.
La garantie jeune en cas de "grande précarité"
Pour les personnes entre 16 et 25 ans "en situation de grande précarité", la garantie jeunes, une allocation qui peut monter jusque 497 euros par mois, est proposée. Les conditions d'accès y sont assez stricte : il ne faut pas être engagé dans une formation ni avoir d'emploi, ne pas toucher d'aide financière de ses parents (il est cependant possible de vivre chez eux), et intégrer un "Parcours contractualisé d'accompagnement vers l'emploi et l'autonomie" (PACEA).
Ce parcours, précise le site du ministère du Travail, "permet aux missions locales de centrer leur action sur la construction des parcours des jeunes selon leur besoin". Il peut être constitué de plusieurs "phases d'accompagnement", mais ne peut s'étendre sur plus de 24 mois, période au cours de laquelle plusieurs options seront possible, dont des "mises en situation professionnelles" ou des formations.