Pourquoi la tomate cerise marocaine est-elle devenue le cauchemar des producteurs français ?

Elle est rouge, petite, sa forme est oblongue et elle n'est surtout pas chère avec 99 centimes la barquette de 250 grammes. La tomate cerise marocaine est le cauchemar des producteurs français de tomate car elle rafle l'essentiel du marché. 

Le faible coût de la tomate cerise marocaine est dû à des différences significatives de compétitivité, notamment en termes de la main-d'œuvre. En France, une heure de travail agricole coûte environ 15 euros, charges comprises, tandis qu'au Maroc, elle se situe entre un euro et demi et deux euros soient 7 et 10 fois moins cher que du côté de H. 

Malgré l'absence du Maroc dans l'Union européenne, les droits de douane sur ces tomates sont quasiment inexistants, ce qui accentue la frustration des producteurs français. Cette situation reflète un problème plus large lié aux accords internationaux, comme celui du Mercosur. 

Pourquoi les producteurs français de tomates sont sacrifiés face au libre échange ?

Historiquement, l'entrée de pays d'Europe de l'Est dans l'Union européenne a déjà illustré les défis posés par les différences de coûts de production.

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Il y a une vingtaine d'années, quand les pays d'Europe de l'Est, grands producteurs agricoles sont arrivés dans l'UE, ils représentaient une noble cause. Il s'agissait d'arrimer ces pays de l'Est à l'Ouest et donc les éloigner de Moscou. 

Paradoxalement, cela a affaibli l'agriculture de l'Ouest car les marchandises de pays présents dans l'UE comme la Pologne par exemple, peuvent circuler librement avec des grosses différences de coûts de production. 

Le même principe est tout autant louable avec le Maroc. Pour aider au développement économique de ce pays et donc le stabiliser politiquement, il y a eu un accord de libre-échange agricole, notamment pour la tomate. La tomate cerise rentre donc quasiment sans droits de douane en Europe. Ainsi, le coût de revient au Maroc devient automatiquement le prix de référence en France puisqu'il n'y a pas de barrière douanière. 

Les producteurs français de tomates sont les sacrifiés sur l'autel du développement économique du Maroc.