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Accord commercial avec le Mercosur : l'agriculture européenne est-elle en danger ?
Crédit : RTL / Franck Antson
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Le G20 s'ouvre ce lundi 18 novembre à Rio au Brésil et l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur risque d'être l'un des principaux sujets de discussions entre les chefs d'États. L'inquiétude et la colère montent chez les agriculteurs qui ne veulent pas de cet accord. Mais risque-t-on vraiment d'être envahi par des produits brésiliens ?
Si on regarde avec attention les chiffres, par exemple le poulet, l'accord permettrait l'importation sans droit de douane de 180.000 tonnes. La production européenne dépasse 13 millions de tonnes, donc ça représenterait 1,2% des poulets élevés en Europe. Pour le bœuf, 99.000 tonnes seraient importées. Rien qu'en France, on en produit 1,6 million.
Les éleveurs sont autant remontés parce que c'est le symbole des risques des accords de libre-échange. Il y en a neuf autres déjà ratifiés ou en discussion entre l'Europe et la Nouvelle-Zélande, le Canada etc. Et si on additionne chaque fois ces volumes, ça fait beaucoup. Il y a également l'Ukraine. L'année dernière, pour les aider, on a accepté plus de 200.000 tonnes de poulets à bas prix. L'Europe ouvre donc petit à petit ses marchés à des produits moins chers au risque de faire disparaître ses paysans et surtout les éleveurs.
Ces pays arrivent à produire moins cher grâce à leur modèle agricole et industriel. Au Brésil, au Canada, ils ont des usines à vaches avec jusqu'à 70.000 vaches entassées au même endroit. Par comparaison, en France, un élevage c'est 70 animaux. Par ailleurs, ces pays ne respectent pas les mêmes règles.
Un poulet standard en France grossit en 40 jours, au Brésil aussi, mais il va peser 20% plus lourd parce qu'il est nourri aux antibiotiques ou aux hormones interdites en Europe. "Les protocoles dans les abattoirs ne sont pas les mêmes qu'en Europe. Chez nous, c'est du lavage à l'eau. C'est vrai qu'il y a possibilité pour ces pays-là aussi de pouvoir utiliser de l'eau de Javel pour nettoyer les poulets, ce qui est interdit chez nous", précise Jean-Michel Scheffer, éleveur en Alsace.
Avec la Mercosur, ce sont la viande et le sucre qui sont perdants. En revanche, les viticulteurs vont pouvoir exporter un peu plus. Les produits laitiers aussi, même si dans ce type d'accord, il faut se méfier des failles. Avec le Mercosur, il y a "la clause du grand-père". Les producteurs français vont vouloir exporter du camembert, du brie, des appellations qui sont protégées en France, sauf que là-bas, ils en font déjà. Selon la clause, ils pourront continuer à vendre toutes ces copies qui le sont depuis plus de cinq ans.
Ils ont ainsi une fâcheuse tendance à copier nos fromages ou à s'inspirer de leur nom. En Argentine, ils font du "Rebleusson" et de la "Muzzarella". C'est ce qui s'appelle de la concurrence déloyale.
Si on veut garder des paysans, il faut acheter français au maximum. Les légumes sont un bon exemple. Il y a deux ans, le gouvernement a lancé un plan de souveraineté. 100 millions par an pour moderniser les fermes et faire des campagnes de communication pour nous inciter à acheter français. Ça a marché. La part des légumes importés a été réduite de 50% à 45% en deux ans.
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