Pâques : les éleveurs d'agneaux de lait des Pyrénées confrontés aux prix imbattables des agneaux de Nouvelle-Zélande
Chaque année, lors des fêtes de Pâques, les ventes d'agneaux en France sont multipliées par deux. La période est cruciale pour les 7.000 éleveurs ovins du pays.
À la veille du dimanche de Pâques, beaucoup de Français ont prévu de passer à table avec un agneau pascal. Une période importante pour les éleveurs, car pendant ces fêtes, les ventes en France sont multipliées par deux. Mais les producteurs de l'Hexagone font face à la concurrence de l'agneau de Nouvelle-Zélande, moins cher et acheté principalement en grande surface.
En France, ce sont plusieurs régions qui se partagent la production : l'Occitanie, la Provence, l'Auvergne-Rhône-Alpes, Le Pré Salé du Mont Saint-Michel, et la Nouvelle-Aquitaine avec l'agneau de lait des Pyrénées, certifié Label Rouge. RTL a rencontré l'un des 7.000 éleveurs ovins français sur son exploitation au Pays basque.
Pierre Couillet a ouvert les portes de sa ferme située dans un village de 200 habitants dans La Soule, l'une des sept provinces basques, près de Saint-Palais et de Mauléon. "La grande particularité de mon élevage, c'est que l'agneau est abattu très jeune, entre 15 et 45 jours. Il est uniquement nourri du lait de sa mère et par tété au pis", explique-t-il.
Une production sans "traitement antibiotique" unique au monde. "À partir de 20 jours souvent, ils quittent l'exploitation parce qu'ils ont le poids nécessaire pour la vente. Pour Pâques, ils font autour de 12 kilos. C'est un produit exceptionnel, d'une tendreté et d'une douceur incroyables", vante l'éleveur dont la production avoisine les 450 agneaux.
Malgré toutes ses qualités, ce produit doit faire face chaque année à la redoutable concurrence avec les agneaux élevés en Nouvelle-Zélande et des prix qui peuvent varier du simple au double. La concurrence est jugée déloyale par les producteurs français.
En effet, l'agneau de lait des Pyrénées devrait se vendre dans le commerce entre 26 et 28 euros le kilo tandis que l'agneau néozélandais est vendu sous la barre des dix euros. Battitta Baqué est le directeur de la coopérative Axuria à Mauléon qui regroupe 300 éleveurs : "C'est une concurrence qui nous énerve toujours. J'ai été en Nouvelle-Zélande donc je sais comment ça fonctionne. Ils ont beau faire du plein air parce qu'ils ont des surfaces bien plus importantes qu'ici, mais en termes de bien-être animal, de produits médicamenteux ou phyto, ce n'est pas la même chose."
Entre 26 et 28 euros le kilo
Le représentant met aussi en avant le "coût écologique" puisque "leurs agneaux viennent de l'autre bout du monde", mais veut faire confiance aux consommateurs.
Selon lui, les acheteurs "qui veulent de qualité et de l'agneau de lait pour un moment festif tel que Pâques sauront faire la part des choses et y consacrer le budget nécessaire."
Cet agneau de lait des Pyrénées était l'un des produits phares du grand chef landais trois étoiles, Michel Guérard, disparu en août dernier. Le cuisinier adorait cet agneau depuis les années 1970. Il l'avait même préparé avec ferveur avec Anne-Marie Peysson sur la première chaîne de télévision dans une célèbre émission de cuisine.
