Noël 2024 : décembre, un mois qui compte double pour les supermarchés

Olivier Dauvers est en direct du Super U de Plélan-le-Grand, en Ille-et-Vilaine, à une trentaine de kilomètres de Rennes. Il va travailler toute la journée pour préparer des plateaux de fruits de mer et nous illustrer le dernier sprint à 48 heures de Noël.

Un enseigne Super U. (Illustration)

Crédit : MYCHELE DANIAU / AFP

NOËL - Décembre, un mois qui compte double pour les supermarchés

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C'est à 7h30 précises que j'embauche pour préparer des plateaux de fruits de mer. Concrètement, je suis dans un Super U, à environ 30 minutes de Rennes, à Plélan-le-Grand, où résident 4.000 habitants. Le Super U est le principal supermarché de la commune, et l'enjeu pour le directeur du magasin est d'éviter que les clients, aujourd'hui et demain, se dirigent vers Rennes pour leurs courses de Noël. Ici, on a mis les petits plats dans les grands et cela fait déjà plus de deux heures que tout le monde est sur le pont pour préparer le magasin.

J'ai élaboré le menu et surtout fait les comptes de ce que le supermarché a commandé pour les fêtes. Les chiffres sont vraiment impressionnants : uniquement pour les plateaux de fruits de mer, c'est par exemple deux tonnes de Saint-Jacques. Certes, il y a la coquille avec, mais tout de même, c'est 900 kilos d'huîtres, tout cela pour un seul supermarché. Il y a également 1,3 tonne de crevettes et 400 kilos de langoustines, ce qui représente, j'ai compté, plus de 10.000 langoustines.

Si vous êtes plutôt de l'équipe foie gras, il y en a aussi. Il devrait s'écouler environ 1.400 pots. Plus original encore, chaque année, le directeur du magasin se rend au concours agricole de Tourigny-sur-Vire, en Normandie, pour choisir ses bœufs directement auprès des éleveurs. Cette année, il en a acheté trois, ce qui représente deux tonnes de viande qui viennent s'ajouter aux repas de Noël dont je vous parle.

Un enjeu important pour le magasin

C'est un enjeu majeur parce que beaucoup de ces produits sont fragiles. Les langoustines et les huîtres, si elles ne se vendent pas, représentent une perte sèche pour le magasin. Cela concerne tous les produits très périssables. Ensuite, la deuxième raison pour laquelle c'est un enjeu très important, c'est que, comme pour tous les supermarchés, décembre est, pour faire simple, un mois qui compte double. Ce n'est pas tant qu'on mange deux fois plus, mais qu'on achète des produits que l'on accepte de payer plus cher parce qu'ils sont plus haut de gamme.

Et pour tout vous dire, ici à Plélan-le-Grand, on espère voir passer sur les deux jours, le 23 et 24 décembre, 5.500 clients, c'est-à-dire davantage que la seule population de la commune. Normalement, sur la base de ce que le directeur avait observé l'année dernière, chaque client devrait dépenser environ soixante euros. Donc, si vous faites le calcul, cela représente 300.000 euros de chiffre d'affaires attendus d'ici demain soir.

Et maintenant, je dois vous laisser, car la préparation des plateaux de fruits de mer commence dans exactement huit minutes. J'ai promis de prêter main-forte.

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