Depuis 48 heures et la présentation de la réforme des retraites, les appels à la grève se succèdent, faisant craindre un "jeudi noir" le 19 janvier prochain. Dernier en date, celui de la CGT-Pétrole qui annonce trois journées de mobilisation : les 19 janvier, 26 janvier et 6 février. "Et plus si affinité", prévient déjà Fabien Crosse, délégué CGT de la raffinerie de la Mède près de Marseille.
"Le conflit de septembre portait sur les salaires, mais là, cette réforme s'adresse à tout le monde et notre vision est claire : nous ne voulons pas mourir au travail", assène Fabien Crosse. "Je pense que l'ensemble des travailleurs de ce pays ne veut pas travailler jusqu'à 65 ans et notre seul moyen d'action pour combattre cette loi, c'est la grève. C'est de couper les produits qui rentrent et qui sortent sur le site, et ce, via une grève reconductible", expose le syndicaliste.
Voilà qui fait évidemment ressurgir de mauvais souvenirs assez récents pour les automobilistes. Nous ne devrions toutefois pas revivre les mêmes scènes qu'en octobre dernier, ou du moins pas tout de suite, car même si le carburant ne sera pas expédié jeudi prochain pendant 24 heures, il n'y aura pas de conséquences en station-service. À condition, bien entendu, que les Français ne remplissent pas leurs réservoirs par précaution.
En revanche, le 26 janvier, le mouvement de grève durera 48 heures et jusqu'à trois jours le 6 février. Les salariés décideront alors ensemble de la suite du mouvement. Là, c'est vrai que la situation risque de se tendre et les syndicats pétroliers savent très bien qu'ils peuvent jouer là-dessus pour instaurer un rapport de force avec le gouvernement.
Au-delà de la CGT Pétrole, ces appels à la mobilisation concernent également le secteur des transports, qui promet un mouvement "puissant". Que ce soit à la RATP, ou à la SNCF, tous les syndicats, sans exception, appellent à la grève de manière unitaire. Encore plus à la RATP où les régimes spéciaux sont menacés par la réforme et le ton pourrait rapidement se durcir, comme l'explique Vincent Gauthereau, Secrétaire de l'union syndicale CGT-RATP.
"Plutôt que d'avoir une journée de grève toutes les 48 heures, peut-être que nous allons appeler à faire grève deux ou trois jours d'affilée ou de façon illimitée en fonction du rapport de force qui s'instaure et de la position du gouvernement, ainsi que des discussions qui seront menées", prévient-il.
À la SNCF, on parle même d'offensive syndicale. "Et pour une fois, on aura peut-être une grève à la SNCF soutenue par la population", glisse, hors-micro, un syndicaliste. Dans tous les cas, les prévisions de transports pour la journée du 19 janvier seront dévoilées mardi soir au plus tard.
En outre, le secteur de l'énergie-production et du transport d'électricité promet aussi un conflit "dur", sans préciser s'il se traduira par des coupures de courant. Dès ce matin, Élisabeth Borne a appelé les syndicats à "ne pas pénaliser les Français".
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