3 min de lecture
Une personne fait ses courses dans un supermarché (Illustration).
Crédit : AFP / Archives, Rémy Gabalda
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
Sur le parking du Super U de Camphin-en-Pévèle, à un kilomètre et demi de la frontière avec la Belgique, la moitié des plaques d’immatriculation sont belges. Sophie fait presque toutes ses courses ici, à quinze minutes en voiture de son village, près de Tournai. "Je pense que cela réduit le prix de mes courses d'un tiers, analyse-t-elle. Ce n'est pas négligeable et on aurait tort de ne pas venir."
Sophie est d'ailleurs très loin d’être la seule à faire ses courses dans ce magasin, car, à l’écouter, les tarifs français sont imbattables. "Je privilégie le marché belge, bien sûr, parce que je suis Belge, mais mes courses alimentaires me reviennent tout de même à 30 % moins cher en France, assure-t-elle. C'est particulièrement intéressant pour les eaux, les vins et les produits laitiers qui sont 10 à 15 % moins chers."
Les légumes et certaines viandes sont finalement les seuls produits qui restent moins chers en Belgique. Et arrivé à la caisse, la différence se fait sentir. "Chez nous, pour le même prix, on n'aurait même pas un caddie plein et en France, on a deux caddies vraiment bien remplis", illustre Sophie.
Le plus rageant pour Pauline, une autre habitante de Tournai, c’est que même les marques belges sont concernées par cette différence de prix. "L'eau de Spa, qui est belge, coûte 90 centimes chez nous et en France, c'est 35 centimes. C'est étonnant de voir une eau belge si peu chère ici...", déclare-t-elle. Des différences de prix sur tout un ensemble de produits tellement marquées que le voyage vers la France reste intéressant, malgré le prix de l’essence.
Et les dirigeants des supermarchés à la frontière se sont adaptés à cette nouvelle clientèle. Prospectus dans les boîtes des clients belges, réductions sur des produits qui les intéressent... Franck Prével, le dirigeant du magasin, cible cette clientèle frontalière. "Forcément, on a travaillé particulièrement cette zone pour se faire connaître, en sachant que ces gens-là veulent des bons prix, des promos et nous les proposons aujourd'hui sur des produits belges", confie-t-il.
Des clients en plus pour les supermarchés français, mais un gros manque à gagner pour les commerces belges. Une enquête récente estime à près d’un demi-milliard d’euros le montant des courses réalisés par des Belges à l’étranger. Et la situation ne devrait pas s’arranger : un projet de réforme fiscale en ce moment étudiée en Belgique prévoit le passage de la TVA de 6 à 9% sur le pain et les produits laitiers.
INFLATION - Les industriels abusent-ils vraiment ?
00:05:48
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte