Grande distribution : pourquoi votre magasin Cora va-t-il devenir un Carrefour ?

Cora, qui exploite 60 hypermarchés essentiellement situés dans le grand quart nord-est de la France, mais également à Saint-Malo, Caen, Vichy, Clermont-Ferrand ou dans d'autres villes de l'Est, est en pleine transition. Depuis cette semaine, ces magasins perdent progressivement leur enseigne et sont remplacés par Carrefour.

La raison est simple : les propriétaires de Cora ont vendu la chaîne à Carrefour il y a quelques mois. Contrairement à Casino, qui traverse actuellement des difficultés financières, Cora était en bonne santé économique. Avec un chiffre d'affaires de 4 milliards d'euros, l'enseigne était tout à fait rentable. Alors pourquoi Carrefour a-t-il décidé de faire disparaître la marque, malgré sa solidité ?

En réalité, chaque fois qu'une enseigne de grande distribution en rachète une autre, la première finit par remplacer la seconde. Ce fut le cas pour Mammouth, Euromarché, et maintenant, Cora devient à son tour Carrefour. Ce phénomène s'explique par les économies d'échelle.

Qu'est-ce que les économies d'échelle ?

Les économies d'échelle désignent les réductions de coûts obtenues en augmentant la taille de l'entreprise. Par exemple, les 60 hypermarchés Cora dépensaient chaque année environ 7 millions d'euros en publicité, que ce soit à la radio ou dans la presse. Dès que ces magasins porteront le nom de Carrefour, cette dépense deviendra inutile, puisque Carrefour dispose déjà de ses propres campagnes publicitaires. Ce sont donc 7 millions d'euros d'économisés, directement.

De plus, il n'y aura plus qu'un seul siège social, une seule centrale d'achat, et tout ce qui peut être rationalisé le sera. En centralisant les enseignes, Carrefour réduira les coûts de distribution de ses produits. Les anciens produits Cora seront désormais des produits Carrefour, permettant à l'enseigne de négocier des prix plus avantageux auprès des fournisseurs et ainsi de proposer des prix plus compétitifs aux clients.

C'est pour cette raison que, depuis les années 1990, le nombre d'enseignes de supermarchés et d'hypermarchés a été réduit de moitié.