Alimentation : pourquoi l'Ouest de la France est la région la moins chère

Imaginez une carte de la France : les prix les plus bas se trouvent à l'Ouest. En Bretagne et dans les Pays de la Loire, ces départements sont dans le vert. Dans ces régions, les prix alimentaires sont environ 5% inférieurs à la moyenne nationale. À l'inverse, les zones où les prix sont les plus élevés, dans le rouge, sont Paris et la Côte d'Azur, avec des tarifs 15 % plus élevés que la moyenne. Pour une famille, cela représente un écart d'environ 1.200 euros par an sur leur consommation.

Mais pourquoi de tels écarts de prix ? Parmi les raisons objectives, l'Ouest concentre un grand nombre d'enseignes agressives sur les prix : Leclerc, Super U et Intermarché y sont très présents, ce qui pousse les prix à la baisse. Ensuite, le coût des produits dans les rayons est influencé par les charges du commerçant, et notamment le prix des loyers. Si les loyers sont plus élevés, comme à Nice par exemple, cela se répercute directement sur les prix. Or, dans l'Ouest, les loyers sont moins chers. Enfin, les commerçants ajustent aussi leurs prix en fonction du pouvoir d'achat local. Dans les zones plus aisées, la tentation de maintenir des prix plus élevés est plus forte, ce que les enseignes appellent pudiquement "l'adaptation locale". Moi, je parlerais plutôt d'opportunisme.

La même enseigne applique-t-elle des prix différents selon les régions ?

Absolument. Cependant, il existe deux exceptions : Lidl et Aldi. Ces enseignes pratiquent des prix identiques partout en France, quelle que soit la région.

Lidl a fait de cette politique un argument de communication, acceptant de réduire ses marges dans certains magasins et de les augmenter dans d'autres. Mais cette stratégie reste l'exception dans le paysage de la grande distribution.