États-Unis : pourquoi trouve-t-on des médicaments en libre-service dans les hypermarchés ?

À deux semaines de l'investiture de Donald Trump, Les Secrets de la Conso et Olivier Dauvers sont aux États-Unis, pour prendre le pouls de la société de consommation américaine. Ce mardi 7 janvier, rendez-vous au rayon médicaments des hypermarchés, où les molécules sont vendues en libre-service.

C'est une image frappante dans les hypermarchés américains. Les médicaments en libre-service entre les rayons yaourt et shampoing, par exemple. Et je parle bien de médicaments, pas de simples compléments alimentaires. Des médicaments qui, en France, ne seraient donc vendus qu'en pharmacie et parfois même uniquement sur ordonnance. 

Je vais vous dire ce que j'ai mis dans mon panier tout à l'heure. J'étais dans un hypermarché Walmart à Bentonville, dans l'Arkansas. Walmart pour faire simple, c'est l'équivalent de Carrefour pour nous en France. J'ai donc pu acheter de l'aspirine, de l'Imodium, de l'Advil, c'est de l'ibuprofène, des antihistaminiques ou de l'Oméprazole, un médicament bien connu de ceux qui ont des douleurs d'estomac. Autant de médicaments que j'ai pu acheter en total libre-service, sans voir l'ombre de la blouse d'un pharmacien, tout ça étant parfaitement banal ici aux États-Unis.

Un levier pour stimuler la concurrence

Encore une fois, il y a un lien entre ce sujet de consommation et la société américaine, où la liberté est érigée en dogme. En France, à l'inverse, il y a l'obligation d'accompagner la délivrance d'un médicament d'un conseil, en l'occurrence celui du pharmacien. Ici aux États-Unis, on considère que le consommateur est libre de ses choix, donc qu'il n'a pas besoin d'être conseillé par un pharmacien. 

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La deuxième raison à cette libéralisation de la vente des médicaments, c'est que c'est aussi une façon de créer de la concurrence et donc de faire baisser les prix. Je vais vous prendre un exemple. Il y a 2 ans, Walmart, la fameuse enseigne d'hypermarché, a lancé une insuline premier prix. Résultat, le produit était 75% moins cher que l'insuline qu'il y avait sur le marché à ce moment-là. Et dans un pays où la couverture santé, vous le savez, est un sujet social central, on peut presque considérer que c'est utile qu'il y ait de la concurrence sur ce marché des médicaments. 

Des médicaments aussi vendus par des marques distributeurs

Il faut aussi reconnaître que c'est possiblement dangereux. Il est troublant, par exemple, de voir des somnifères en libre-service. Et je parle bien, là aussi, de vrais somnifères, pas de la simple mélatonine. Mais ici, ça ne gêne vraiment personne. Figurez-vous qu'on vend même des somnifères dans l'équivalent de magasins discount, comme le serait par exemple Action. J'en ai acheté ce soir, puisque pour moi c'est encore le soir ici, 1,25 dollar pour 1 boîte de 36 comprimés. 

Et je vous ai gardé le meilleur pour la fin, il existe aussi sur ce marché des médicaments aux États-Unis ce qu'on appelle des marques de distributeurs, comme si vous achetiez de l'aspirine ou de l'antidiarrhéique Carrefour, Leclerc ou Auchan. Ca existe et si c'est dans les rayons, c'est bien parce qu'il y a des consommateurs qui en achètent. C'est ça aussi, l'Amérique de la consommation.