ÉDITO - Weight Watchers : pourquoi le pionnier des programmes minceur est en pleine crise

Violente cure d'amaigrissement pour Weight Watchers, cette société qui vend des conseils diététiques et des programmes minceurs depuis 60 ans. Moins 92% en bourse depuis un an et un chiffre d'affaires qui plonge. Il y a trois jours, la patronne Sima Sistani annonçait quitter immédiatement l'entreprise et l'action a encore perdu 3%.

La source de cette nouvelle tornade boursière est très simple, trois syllabes : Wegovy. C'est le nom d'un nouveau produit amaigrissant, administré par injection hebdomadaire. C'était à l'origine utilisé pour le traitement du diabète, et puis ça a été détourné pour lutter contre l'obésité. Il est fabriqué par le labo danois Novo Nordisk, qui est tombé sur une mine d'or en trouvant cette affaire-là. 

Au point que la valeur boursière du labo a pris 400 milliards d'euros. Novo Nordisk a détrôné LVMH au rang de la première capitalisation européenne. L'engouement est tel pour le produit, que l'entreprise investit des dizaines de milliards pour racheter ses usines et en construire aux États-Unis, en Italie, en Belgique, etc. Et même en France, à Chartres.

Weight Watchers peine à lutter contre la concurrence

Dans ce contexte, Weight Watchers ne parvient pas à contrer la concurrence. Ce n'est pas facile, parce que l'entreprise a une image un peu vieillotte. Elle a été créée pendant la Trente Glorieuses, en 1964. C'est vrai qu'elle a connu un boom pendant le Covid, où tout le monde a grossi, faute de déplacement. 

Elle met alors en place des programmes par Internet, et ça marche ! Mais, ces médicaments arrivent peu après. Le Wegovy, et puis le Zepbound, qui est un médicament du même genre, du labo américain Lilly. Tout ça, c'est la gamme des GLP-1. Le coup fatal est porté par Oprah Winfrey. Figurez-vous qu'elle était actionnaire de Weight Watchers pendant 10 ans, et au conseil d'administration. Et voilà que fin 2003, elle révèle qu'elle a pris, elle aussi, du Wigovy.