Pour la première fois en 87 ans d’existence, le groupe Volkswagen a décidé de fermer trois des dix usines en Allemagne. Il prévoit la fermeture de trois sites de production, entraînant la suppression de dizaines de milliers d’emplois. Cette décision remet en question l’emploi à vie, une garantie accordée aux salariés il y a trente ans. Le plan de la direction prévoit aussi une baisse de tous les salaires de 10%.
Cette annonce choque en Allemagne, où Volkswagen est un pilier de l’industrie et des succès à l’exportation. Les syndicats, impliqués dans la gestion de l’entreprise, ainsi que les responsables politiques, notamment en Basse-Saxe, où la région détient 20% des actions, expriment leur indignation face à cette situation préoccupante. Volkswagen, qui traverse une crise profonde, s'est donné un à deux ans pour redresser la situation.
Un chiffre résume la situation : l'année dernière, Volkswagen a produit un peu plus de 9 millions de véhicules avec 700.000 employés dans le monde. Dans le même temps, Toyota a également produit 9 millions de véhicules, mais avec seulement 375.000 employés, soit presque deux fois moins que Volkswagen. Cela met en évidence le problème majeur de l’entreprise, fondée en 1938 par l’ingénieur Ferdinand Porsche : ses coûts de production sont trop élevés, rendant l’entreprise moins compétitive.
Bien que l’Allemagne ait toujours été plus chère, ses voitures se vendaient bien. Aujourd'hui, c’est devenu plus difficile, car le constructeur a investi des milliards dans des nouveaux modèles électriques qui se vendent mal. De plus, l’eldorado chinois a perdu de son attrait : Volkswagen y réalisait autrefois la moitié de ses bénéfices, notamment avec Audi et Porsche, mais les ventes de Porsche y ont chuté de 30%. La concurrence chinoise représente aussi une menace croissante.
L’un des principaux problèmes est que Volkswagen n’a pas su s’adapter. Le groupe est devenu un dinosaure, difficile à réformer. Le consensus social rend la prise de décision très lente, avec une forte influence des syndicats et des politiques. La bureaucratie paralyse l’entreprise. Par exemple, Renault a abandonné un projet commun avec Volkswagen à cause de cette lenteur. L’industrie allemande est en crise, particulièrement dans le secteur automobile. Là où Mercedes fait face à des défis similaires, tandis que BMW s’en sort un peu mieux.
L'autre secteur historique en difficulté, c'est la chimie. Confronté à la hausse des prix de l’énergie depuis la guerre en Ukraine et à des réglementations environnementales de plus en plus strictes, entraînant une délocalisation massive vers la Chine et les États-Unis. L’Allemagne traverse une crise de compétitivité, subissant un double choc : la hausse des coûts énergétiques et le ralentissement des ventes à l’export. Pour la première fois, on évoque même une désindustrialisation en Allemagne.
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