Décidément, tout va très vite en économie. Il y a quelques semaines à peine, les prix des carburants se trouvaient au plus bas à la pompe. Mais les tensions au Proche-Orient ont fait repartir ces prix à la hausse. Le baril a pris 3% lundi 7 octobre et dépasse 80 dollars, après une hausse de 20% depuis le début du mois de septembre.
Bien sûr, le conflit au Proche-Orient et les menaces de frappes israéliennes sur les installations pétrolières iraniennes sont en partie responsables de cette hausse. Mais, il y a aussi l'ouragan Milton qui pourrait mettre à l'arrêt les installations pétrolières américaines dans le sud du pays. Certains traders du pétrole parient maintenant sur une hausse significative. D'autant que 80 dollars, c'est encore très loin de ce qu'on avait connu au moment de l'invasion de l'Ukraine. On était alors proche des 120 dollars.
Jusqu'à présent, malgré la guerre au Proche-Orient, le cours du pétrole n'avait pas trop bougé. Cela est dû au centre de gravité de la production d'or noir qui s'est déplacé aux États-Unis. Le plus grand producteur de pétrole mondial est désormais américain, avec 20 millions de barils de jour. Ils se retrouvent très loin devant l'Arabie Saoudite et la Russie, donc la dépendance énergétique du monde vis-à-vis des pays arabes s'est réduite.
Cela nous protégerait d'un éventuel nouveau choc pétrolier si l'Iran, dans son conflit avec Israël, voyait ses installations pétrolières détruites. L'Iran produit peu, 2 millions de barils jour seulement. En plus, 85% de son pétrole part en Chine. Si Téhéran ne pouvait pas produire, son client chinois se reporterait quand même sur d'autres producteurs. Cela peut faire grimper un peu les prix.
Le problème reste les effets psychologiques sur le marché qui exagèrent toujours les tendances. Il y a aussi le risque supplémentaire que l'Iran, en mesure de rétorsion, ne bloque le fameux détroit d'Hormuz le long de ces côtes par lequel transitent les exportations des autres pays de la région.
La hausse des cours du pétrole reste un risque pour notre croissance, pour l'Europe et pour la Chine notamment, qui sont très largement dépendantes. Cela mènerait à une essence plus chère. Les États-Unis, ils ne sont pas en risque de manque vu l'importance de leur production intérieure avec les fameux pétroles de schiste au Texas, au Nouveau-Mexique… Mais ils seraient tout de même touchés par une flambée des cours mondiaux qui se répercuteraient sur le prix de l'essence avec les conséquences politiques qu'on peut en attendre.
Toute variation du baril se traduit par une fluctuation du prix de l'essence plus forte que chez nous là-bas. Parce qu'il y a peu de taxes sur le carburant et parce que les Américains sont hyper sensibles au prix de l'essence. Ils consomment 50% de carburant de plus que nous au kilomètre et font deux fois plus de distance en voiture. Si les prix augmentaient à la veille de l'élection présidentielle, les Américains pourraient être tentés d'en attribuer la responsabilité à l'actuelle administration.
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