Le plan "Marseille en grand" avait pourtant débuté sous les meilleurs auspices, avec un discours présidentiel, fait à Marseille même, le 2 septembre 2021. Un discours qui annonçait une ambition : remettre à flot la ville du Vieux-Port. En effet, Marseille connaît un taux de pauvreté de plus du double de la moyenne nationale. La ville souffre également d'un manque d'équipement dans tous les domaines, de logements vétustes, de services publics déficients et puis bien sûr d'une insécurité qui s'aggrave.
Avec ce plan "Marseille en grand", Emmanuel Macron voulait lancer un gigantesque chantier pour rénover l'école, l'hôpital, les transports, améliorer la sécurité. Le tout était doté d'un budget à faire trembler Notre-Dame-de-la-Garde : 5 milliards d'euros. Mais tout ne s'est pas passé comme prévu comme le souligne la Cour des comptes. Trois ans après le lancement de "Marseille en grand", seulement 1,23% du budget a été conçu.
La Cour pointe toute une série de problèmes qui sont emblématiques de l'inefficacité de la puissance publique. "Marseille en grand", c'est le concentré des faiblesses de l'État.
Tout d'abord, ce plan est une incroyable improvisation. Il n'y a eu aucune concertation avec quiconque, aucune étude préalable, aucun objectif formalisé, aucun calendrier. Le discours du président était le seul document de référence. Par ailleurs, les acteurs locaux ont été prévenus six semaines seulement avant le discours qu'Emmanuel Macron allait annoncer un grand plan.
Services de l'État, communes, régions, métropoles, opérateurs publics, établissements publics, ont eu grand mal à se coordonner. Il y a eu aussi des rivalités institutionnelles, rivalités politiques et humaines qui se sont déchaînées. D'autant plus qu'il n'y avait pas de pilote, pas de comité de suivi et que le caractère naturellement vague du discours présidentiel autorisait toutes les interprétations.
Au départ, il s'agissait d'échanger ce plan contre une réforme institutionnelle qui avait été demandée par l'État comme préalable, mais ça a été abandonné. Puis, un temps, il y a eu un chef de file avec la ministre Agresti-Roubache, mais ministre météorique qui n'a pas pu faire grand-chose.
Si on en croit la Cour des comptes et sa chambre régionale, c'est la paralysie complète. Dans ce dossier, on trouve tous les travers français de la gestion publique, devenus inefficaces à cause de la complexité croissante des niveaux de décision et de la médiocre supervision des services de l'État.
C'est le paradoxe. Les Français ne se sont jamais autant adressés à l'État pour régler leurs problèmes et celui-ci n'a jamais semblé plus démuni pour y répondre. Et ce n'est même pas faute d'argent, mais plutôt faute d'organisation.
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