Le député Modem Cyrille Isaac Sybille a proposé deux amendements dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Le premier pour renforcer la taxe soda : plus une boisson est sucrée, plus l’industriel paye. Le deuxième équivaut au même principe pour les plats préparés. Ils sont effectivement truffés de sucre, pour donner de la texture aux sauces, pour la conservation et parce que c’est addictif. Et notre cerveau en redemande.
En apparence, ces mesures sont une bonne idée. Mais elles comportent un risque : si le gouvernement retient cet amendement, les industriels pourraient passer entre les gouttes. Mais pour nous en revanche, consommateurs, cela change la donne.
Car les grands groupes du plat préparé et du soda sont, en ce moment même, en train de travailler sur leurs CGV, leurs conditions générales de ventes. Il s'agit du document qu’ils envoient aux grandes surfaces pour leur proposer de nouveaux tarifs avant de commencer à négocier, et dont la date butoir est dans quelques semaines.
Et si Coca-Cola, Pepsi et William Saurin doivent débourser des millions, voire des dizaines de millions d’euros en taxe sucre, leur premier réflexe de ne sera pas de rogner sur leurs marges. Un géant du soda nous l'a récemment confirmé : "La priorité pour nous, c’est de couvrir nos coûts", a-t-il glissé. Sachant qu’en plus, le prix du sucre a doublé en un an, il ne faudra donc pas s’attendre à un cadeau.
Une taxe sur les sodas existe par ailleurs depuis 5 ans. Mais elle ne fonctionne pas. Pour preuve, le taux de sucre n’a baissé que dans 10% des plus 800 boissons testées, selon un rapport remis aux parlementaires. Le réflexe de Coca-Cola par exemple, a été de réduire, non pas le sucre, mais la taille des bouteilles. Les 2 litres sont passés à 1.75 litre, les 1.5 litre sont passés à 1.25… De la shrinkflation avant l’heure.
C’est pourtant un enjeu de santé publique. Selon les chiffres du gouvernement : 1 français sur 2 est en surpoids. 8 millions et demi d’adultes sont obèses. Le double d’il y a 25 ans ! L’obésité favorise l’apparition de diabète, de cancers, de maladies cardio-vasculaires et cela coûte une fortune à l’État. Le cabinet Altarès a fait les comptes en début d’année : le surcoût est estimé à 11 milliards par an pour notre système de santé.
Lutter contre la surconsommation de sucre reste primordial. Cette taxe, elle a du sens pour les sodas, comme pour les plats préparés, et l'on pourrait même encore l’élargir. C’est le timing qui ne va pas. Changer une recette, pour un industriel, cela prend du temps. Sortir cette taxe à un mois du début des négociations commerciales, c’est quasiment acter une hausse de prix en rayon pour le début de l’année prochaine. Et l'inflation, rappelons-le, a déjà atteint 20% en 2 ans.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte