Paradoxalement, alors que les Français sont majoritairement hostiles à l’allongement de la carrière, ils n’ont jamais été aussi nombreux à travailler. Atteignant 68,4%, notre taux d’emploi est au plus haut depuis le début des mesures il y a vingt ans. Il correspond à la proportion de Français en âge de travailler, entre 15 et 64 ans selon les définitions internationales. Le précédent record, de 66,9%, avait été établi en 2008, juste avant la crise financière. Après 20 ans de quasi-stagnation, ce chiffre a progressé de deux points en deux ans seulement.
Malgré ce taux très satisfaisant, nous restons en dessous de la moyenne de la zone euro, qui atteint 70%, mais l’écart s’est resserré, contrairement à l'Allemagne, qui le dépasse avec un taux d'emploi de 77%. Ces dix points d’écarts entre la France et l’Allemagne se jouent à cause de la culture ou le lien au travail. Par exemple, le taux d’activité des femmes influe fortement l'emploi, qui lui-même résulte de nombreux facteurs comme les systèmes de garde des enfants ou la politique des entreprises vis-à-vis des mères.
Le système fiscal peut aussi être incitatif ou dissuasif. Le système social, s’il fournit des ressources de substitution, rend peu intéressante l’entrée sur le marché du travail. Le nombre d’emplois disponibles joue alors qu'il dépend de la croissance et du coût du travail mais également la taille de l’économie souterraine et du travail non déclaré. Ainsi, le taux d’emploi est la conséquence de nombreuses causes, économiques, sociales et culturelles.
Pour les jeunes, entre 15 et 24 ans, le taux d'emploi s'élève à 35% et grâce à l’essor récent de l’apprentissage, ce chiffre a progressé ces vingt dernières années. Mais lorsque nous le comparons au reste de l'Europe, il reste du chemin à faire, puisque le taux allemand dépasse 50%. Sur la tranche d’âge centrale, 25-54, 83% des Français sont en capacité de travailler.
Sur la tranche d’âge des seniors, le 55-64 ans, des progrès spectaculaires ont été réalisés puisque 57% d’entre eux sont en emploi, contre 38,5% il y a vingt ans. C’est ce qu’on appelle "l’effet horizon", permis par le recul de l’âge légal de la retraite. Pourtant, même si notre taux d'emploi continuait de progresser, les caisses ne se rempliraient pas suffisamment pour éviter une réforme du travail. En augmentant le nombre d’actifs, on augmente aussi les demandes de retraite et leur montant.
Commentaires
Afin d'assurer la sécurité et la qualité de ce site, nous vous demandons de vous identifier pour laisser vos commentaires.
Cette inscription sera valable sur le site RTL.fr.