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ÉDITO - Pourquoi LVMH renonce à installer un centre de recherche à Polytechnique

Face à l’opposition farouche d’un groupe d’élèves, le projet de centre de recherche sur le campus de l'école a été abandonné.

Bernard Arnault, PDG de LVMH, première fortune de France.
Bernard Arnault, PDG de LVMH, première fortune de France.
Crédit : AFP
LENGLET-CO - Pourquoi LVMH renonce à installer un centre de recherche à Polytechnique
00:03:39
LENGLET-CO - LVMH renonce à installer un centre de recherche à Polytechnique
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François Lenglet - édité par Angéline Da Costa

LVMH vient de renoncer à installer un centre de recherche sur le campus de l’école Polytechnique. L'abandon de ce projet a eu lieu à cause de l’opposition farouche d’un groupe d’élèves et d’anciens élèves, alors que la direction de l’école l’avait validé. Champion mondial du luxe, avec notamment la maroquinerie Vuitton, les vêtements Dior, le champagne Moët Hennessy ou les montres TAG Heuer. 

L’entreprise est dirigée et détenue par Bernard Arnault, polytechnicien lui-même. Elle projetait d’investir 100 millions d’euros sur le campus de Saclay et d’y recruter 300 chercheurs, pour améliorer sa performance environnementale grâce à de nouveaux matériaux, travailler sur les vignes de demain face au changement climatique et inventer des algorithmes pour mieux comprendre ses clients. Le tout, en liaison avec Polytechnique.
 
Problème, un certain nombre de ces jeunes ingénieurs sont mis à travailler du bicorne, ce couvre-chef qui fait partie de l’uniforme de la prestigieuse école militaire. Ils ne voulaient pas servir de caution au greenwashing, parce qu’ils considèrent LVMH comme un fabricant de produits, au mieux inutiles, et au pire, nuisibles pour la planète. 

Il y a un an, TotalEnergies, dirigée également par un polytechnicien, avait dû renoncer à un projet du même genre devant l’opposition des étudiants. Pour faire simple, sur le campus, Bernard Arnault est perçu comme un grigou inutile, et Patrick Pouyanné, patron du pétrolier, un empoisonneur. 
 
Cet esclandre n'est pas sans rappeler celle qu’avaient faite les jeunes diplômés de l’Agro, une autre école d’ingénieur d’excellence. Au printemps dernier, quelques-uns d’entre eux, lors de la remise des diplômes, avaient débité un couplet pour annoncer qu’ils refusaient de travailler pour les multinationales, et avaient exhorté leurs congénères à "commencer une formation de boulanger ou s’investir dans un atelier de vélo autogéré". 

Il est évident que les entreprises ne soient pas des philanthropes. Il faut parfois les contraindre, et même les condamner. Pour autant, elles innovent, elles investissent, elles permettent à des millions d’individus de vivre, et elles résolvent des problèmes. Par exemple, le vaccin contre le Covid a justement été élaboré grâce à une collaboration entre Pfizer et un laboratoire universitaire de recherche à Mayence. 
 
L’entreprise a reçu de nombreuses offres pour l’héberger, en particulier de l’université britannique d’Oxford et du MIT, à Boston. Mais elle a choisi un autre lieu en Ile-de-France. Quant à nos étudiants, ils se déclarent prêts à accueillir d’autres entreprises. 

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