La population active, c'est le réservoir de main-d'œuvre, constitué de Français entre 15 et 64 ans, travailleurs et chômeurs. C'est en quelque sorte la matière de la croissance, car l’activité économique provient du travail effectué par les actifs. C’est aussi la base du système de protection sociale, qui est alimenté financièrement avec des impôts et des cotisations sociales prélevées sur le travail des actifs. La France en compte 30,1 millions aujourd’hui, pour 67 millions d’habitants.
En 2040, ils seront 30,5 millions avant de redescendre à 29,2 millions en 2070. Il y a dix ans, la population active augmentait de 200.000 personnes par an, dix fois plus qu'aujourd'hui. Et cette stagnation contribue sûrement à la baisse du chômage. En effet, il y a moins de candidats pour un nombre donné d’emplois.
À court terme, cela a des effets positifs, mais à plus long terme, c’est beaucoup plus problématique. Le déséquilibre s’accroît entre ceux qui travaillent, et les autres, qui vivent de la redistribution, les retraités en particulier. Il faudra distribuer davantage, puisque le nombre de seniors va augmenter, alors que la base sur laquelle on prélève n’augmentera plus.
En 2005, seuls 60% des 55-59 ans étaient encore en activité, c'est à 80% aujourd’hui. Pour les 60-64 ans, on était aux alentours de 15% il y a vingt ans, on approche 40% aujourd’hui, quasiment autant qu'en 1975. Et pour les super-seniors, 65-69 ans, le nombre est passé de 5 à 10% environ.
Ces puissantes évolutions sont la conséquence directe des réformes des retraites qui se sont succédé depuis 1993. Et ce n’est pas fini, une nouvelle forte progression du taux d’activité des 60-64 ans est attendue, à cause des réformes passées, alors que les autres tranches d’âge devraient se stabiliser.
Mais cela n'est pas suffisant pour garantir l'avenir des retraites. D’abord, les jeunes commencent à travailler bien plus tard qu’avant, à cause des études, ce qui rétrécit la carrière par l’autre bout. Aussi, la proportion des plus âgés dans la population ne cesse de progresser. Le rapport entre le nombre d’actifs et le nombre d’inactifs de plus de 60 ans va continuer à se dégrader. Il est à 2 aujourd’hui, il va passer à 1,5 en 2070. En 1990, il était de 2,6.
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