Voilà une remarque qui n'est pas passée inaperçue. Le turbulent Premier ministre britannique Boris Johnson s'est permis une singulière déclaration sur les femmes lors d’une interview à la télévision allemande. D'après lui, si Poutine avait été une femme, jamais il – ou elle – ne se serait lancée dans cette guerre folle et macho qu’est l’invasion de l’Ukraine. Il suffit néanmoins de regarder dans le passé pour douter de ces affirmations.
Margaret Thatcher avait en effet lancé une guerre contre l’Argentine il y a 40 ans, pour récupérer le contrôle des Iles Falklands. Bien lui en a pris d’ailleurs sur le plan politique, puisque cette expédition victorieuse a été le véritable début de sa popularité à Downing Street. Même chose concernant la leader indienne Indira Gandhi et la guerre qu’elle a lancée contre le Pakistan. On peut aussi voir, que cette idée, faisant des femmes des êtres plus paisibles, plus raisonnables, circule aussi bien dans le monde de l'entreprise.
Une partie de la littérature qui traite du management définit en effet les femmes comme des personnes plus empathiques, recherchant le compromis, plus soucieuses du long terme, et plus méfiantes vis-à-vis du risque, que les hommes. Les hommes seraient donc poussés à l’excès et à la confrontation à cause de la testostérone, tandis que les femmes seraient protégées de l’excès par leur tempérament.
Mais pourquoi les femmes aimeraient-elle moins le pouvoir que les hommes ? Quand Anne Lauvergeon plante le leader français du nucléaire Areva, pour avoir imprudemment acheté la société canadienne Uramin, cela a coûté des milliards au contribuable. Ce type de comportement pourrait facilement être attribué à un homme. À l’inverse, Mary Barra, qui dirige le constructeur auto américain General Motors, conduit l’une des plus grandes entreprises du monde avec beaucoup d’efficacité et de fermeté. Une chose est sûre, on n’arrive pas à ce poste en installant des bouquets de fleurs dans les bureaux avec des sourires. Il faut aimer le pouvoir.
S’il y a moins de personnes de la gent féminine qui exercent le pouvoir, c'est avant tout à cause des représentations sociales, et non de la génétique. De plus, les hommes occupent encore la majorité des places et ne sont en général pas très enclins à laisser leurs places.
Souvenez-vous de ce que disait Christine Lagarde, la présidente de la BCE : si la banque d’affaires Lehman Brothers s’était appelé Lehman Sisters, il n’y aurait pas eu de crise financière en 2008. Autrement dit, les femmes n’auraient pas pris les risques inconsidérés qui ont mis à terre l’économie mondiale. On peut aussi relier cela à la thèse de certains ethnologues. Margaret Mead par exemple, assure que les hommes noient leur frustration de ne pouvoir enfanter dans les aventures périlleuses et les combats.
Le monde de la finance est clairement ultra masculin et sexiste. Seuls 2% de l’argent mondial est géré par des femmes. Mais faut-il y voir la raison des crises, plutôt que dans la folie collective, l’appât du gain ou l’absence de scrupules qui sont aussi le fait de femmes ? Laissons les femmes faire des erreurs et avoir des crises d’égo, exactement comme les hommes. L’égalité, c’est dans tous les domaines.
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