Le salaire d’un fonctionnaire, c’est un peu comme un jeu de Lego, il est composé de briques. Un fonctionnaire dispose de plus ou moins de briques selon le corps auquel il appartient, le grade qu’il a et l’échelon qu’il occupe, c’est une affaire d’ancienneté et de qualification. Et la brique de base, c’est ce qu’on appelle le point d’indice. C’est ce point d’indice qui va augmenter de 3,5%, pour tous les fonctionnaires, ceux de l’État, des collectivités locales et des hôpitaux.
Au 1er juillet. Sur l’année, le traitement des fonctionnaires va augmenter davantage, aux
alentours de 5% au total, parce qu’il y a aussi d’autres augmentations,
individuelles notamment. Ce sera donc un chiffre assez supérieur à la moyenne
attendue pour le secteur privé, qui est attendue aujourd’hui aux alentours de 3%.
Cette différence s'explique par un retard manifeste de la fonction publique. Sur les douze dernières années, le point d’indice n’a augmenté que de 1,2% au total, il a été gelé quasiment tout le temps. Les traitements avaient progressé quand même, grâce aux augmentations individuelles encore, aux mesures catégorielles, profitant à telle ou telle catégorie. Mais pas suffisamment. La meilleure preuve, c’est que l’attractivité de la fonction publique a fortement chuté.
Les chiffres du site Fipeco sont édifiants. Pour les cadres fonctionnaires hors enseignants, le nombre de candidats pour un poste s’est effondré en dix ans, il est passé de 23 à 10, et de 24 à 6 pour les professions intermédiaires. Pour les enseignants, il a été divisé par presque deux. Ces carrières attirent moins, et le salaire est bien sûr l’une des explications. On recrute quand même, mais de façon moins sélective qu’avant, ce qui n’est pas satisfaisant.
La France s’enferme dans une spirale regrettable, de plus en plus de fonctionnaires, y compris sous le quinquennat Macron d’ailleurs, de moins en moins bien payés, et recrutés de façon de moins en moins sélective. Cela explique probablement en partie la détérioration des services publics.
L'augmentation du point d'indice va coûter dix milliards et demi d’euros par an, l’essentiel de la
charge étant pour l’État, le reste pour les collectivités locales et l’hôpital.
Mais une partie de cette somme, le tiers, reviendra au secteur public sous la
forme de cotisations sociales. Autrement dit, le coût net est de 7 milliards
annuels. C’est beaucoup, mais c’était nécessaire.
Ce qu’on peut regretter en revanche en matière de dépense pour la France publique, c’est que les grands programmes d’augmentations sectorielles, les milliards du Grenelle de la Santé par exemple, près de 10 milliards rien que sur 2022 - ce n'est pas rien - n’aient été assortis d’une refonte sérieuse de l’organisation. Pour la rendre plus vivable pour les soignants, et au moins aussi efficace pour les soignés.
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