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ÉDITO - La Banque de France est-elle en danger ?

La vénérable Banque de France, qui émet et garantit la monnaie dans notre pays, pourrait perdre près de 150 milliards d'euros.

La façade de la Banque de France (illustration)
La façade de la Banque de France (illustration)
Crédit : JOEL SAGET / AFP
LENGLET-CO - La Banque de France est-elle en danger ?
00:03:22
Lenglet-Co - La Banque de France est-elle en danger ?
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François Lenglet - édité par Angéline Da Costa

La banque de France est-elle en danger ? La "vieille dame", créée par Napoléon puis nationalisée par le Général de Gaulle après la guerre, se trouve dans une situation financière complètement inédite et assez inquiétante. Comme toutes ses consœurs occidentales, comme le révèle une étude du CEPS, un think tank d’économistes de haut vol. 

Sur les dix années qui viennent, la Banque de France va perdre 138 milliards d’euros, la Bundesbank allemande, 192 milliards et la banque d’Angleterre près de 300 milliards. Ces pertes astronomiques et historiques sont causées par la remontée des taux d’intérêt, décidée par ces mêmes banques centrales, pour lutter contre l’inflation. Un piège dans lequel elles se sont mises seules, suite à un saut des taux d’intérêt qui provoque un effet de ciseau sur les comptes. 
 
Avec des taux plus élevés, la Banque de France verse des intérêts plus importants à ses clients qui ont des comptes rémunérés chez elle. Ses clients, ce sont les banques commerciales, qui déposent des centaines de milliards tous les soirs chez elle pour les reprendre le lendemain. Avec la hausse des taux, ce sont donc des intérêts énormes qui sont versés par notre institut d’émission.

La Banque de France est pénalisée pour l’aide qu’elle a apporté à l’État

Parallèlement, les revenus de la "vieille dame" se sont effondrés. Durant la pandémie, la Banque de France avait massivement prêté à l’État français pour faire face à l’effondrement de l’économie. Mais elle avait prêté à taux zéro. Elle ne reçoit ainsi pas de revenus sur ces prêts, cumulés à des intérêts en hausse à verser. Les pertes sont, déjà abyssale, pourraient s'aggraver si les taux montent encore.  
 
Pénalisée pour l'aide qu'elle a apportée à l'État, elle est contrainte de régler la facture du "quoi qu'il en coûte" de 138 milliards d’euros. Rien n’est gratuit, pas même le financement de la dette par la banque centrale. Pendant le confinement, le secteur privé s’est effondré. L’État est venu à son secours financièrement, et se serait effondré lui-même, avec de tels montants, si la Banque de France n’était pas venu à son secours.  

Qui va venir au secours de la banque de France ?

Qui va payer les pots cassés ? Deux solutions sont possibles. Premièrement, le contribuable pourrait être sollicité, à l'image de ce que font ce que font les Britanniques. En décembre dernier, le trésor de Londres a versé 4 milliards à la banque d’Angleterre pour combler ses pertes du mois de décembre. 

L’autre solution, c’est de ne rien faire, en appliquant la politique de l’autruche, ou encore la célèbre maxime d’Henri Queuille : "il n’est de problème que l’absence de solution ne finisse par résoudre". La zone euro semble avoir adopté ce pari, en espérant que cela suffise car la confiance dans la monnaie et le système financier est en jeu. 

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