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ÉDITO - Inflation : "On va connaître un 'mars rouge' et sans doute aussi un 'printemps rouge'"

Avec la fin de la négociation annuelle entre les distributeurs et les fournisseurs ce mercredi, les prix risquent d'augmenter fortement, et pas seulement en mars, souligne Martial You, chef du service économie de RTL.

Une allée de supermarché (illustration)
Une allée de supermarché (illustration)
Crédit : LIONEL BONAVENTURE / AFP
L'ÉCO & YOU - Inflation : "On va connaître un 'mars rouge' et sans doute aussi un 'printemps rouge'"
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Martial You - édité par Guillaume Dosda
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Dominique Schelcher, le patron de Système U annonçait, mardi 28 février, au moins 10% de hausse dans les prochains mois à l'issue de ces négociations entre les distributeurs et les fournisseurs. Et j'ai envie de dire ce matin : Monsieur Bruno Le Maire, il y aura bien de l'inflation sur les prix du quotidien et elle va continuer à augmenter dans les prochains mois. On va connaître un mois de "mars rouge" mais sans doute un "printemps rouge". La méthode Coué sur l'étiquette, ça ne marche pas.
 
Chaque mois de hausse que nous subissons depuis la mi-2021 attaque le budget des familles. C'est comme si on prenait votre température en juin prochain. Cela fait dix-huit mois que vous avez entre 39 et 40° de fièvre et à partir de l'été, vous êtes à 38°5. C'est mieux, mais vous avez encore de la fièvre et surtout vous êtes déjà fortement affaibli par 18 mois difficiles.
Comment peut-on se satisfaire d'avoir une inflation qui ralentirait à 6% à la mi-2023 ? Cela veut dire concrètement que les prix continueront d'augmenter à un rythme qu'on n'avait pas connu depuis 50 ans.
 
Ce sont des hausses de prix sur des marqueurs forts de notre consommation. Regardons le panier RTL. Sur un peu plus d'un an, on est déjà sur une hausse de 20 %. Si on reprend les chiffres d'Olivier Dauvers, qui suit les prix de 150 produits stars, la hausse a déjà commencé à s'accélérer. Il faut mettre trois chiffres les uns  en face des autres : les salaires (+3,5 % en moyenne en 2022), l'inflation globale (+6,2 %) et la hausse du prix de l'alimentaire (+12 %). Il est logique qu'on ait l'impression que la vie nous coûte de plus en plus cher.

Surtout qu'au-delà de l'alimentaire, vous avez l'électricité et le gaz qui vont augmenter de 15 % cette année, le tabac qui augmente de 9,52 % ce mercredi, et l'essence qui frôle les 2 euros le litre, c'est un niveau bien plus élevé que l'an dernier, où on a tourné à 1,87 euro sur l'année. Dire qu'il n'y a pas d'inflation face à de tels marqueurs de la vie quotidienne n'a pas de sens.

Des mesures pour limiter l'inflation ?

Bruno Le Maire, c'est le paracétamol des prix. Il y a une hausse qui n'est pas uniquement spéculative. Elle est aussi le reflet d'une réalité de l'économie : hausse des matières premières, hausse des salaires, hausse des coûts de production et des tarifs de l'énergie. Ce n'est pas forcément une bonne idée de vouloir masquer la fièvre et les symptômes.

Comment limiter l'inflation ? En plafonnant les prix et en demandant aux distributeurs de rogner sur leurs marges ? On affaiblit toute la filière : les magasins et les fournisseurs qui ne seront pas rentables. Soit vous réduisez la qualité, soit vous achetez à l'étranger et dans tous les cas, c'est la Ferme France qui trinque.

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