- 01m58s
2 min de lecture
Au Danemark, l'âge effectif de départ à la retrait était autour de 64 ans en 2022, pour un âge légal de 67 an
Crédit : AFP / PHILIPPE HUGUEN
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
Les négociations entre partenaires sociaux se sont donc terminées sur un échec le 23 juin 2025, soit quatre mois de négociations sur des aménagements de la réforme des retraites : départ des mères, pénibilité, âge de la décote pour arriver sur un échec.
C’est inquiétant parce qu’on avait déjà perdu espoir de voir les réformes aboutir par la voie parlementaire dans un Parlement sans majorité. Je dis les réformes, mais c’est même tout simplement la production de lois. Calculs politiciens, combines, éclats de violence, le spectacle que donne l’Assemblée est affligeant, depuis plusieurs années, et plus encore depuis un an. Le projet de loi sur la simplification en a donné un exemple édifiant.
Depuis la nuit de cette annonce, l’autre voie, la démocratie sociale, c’est-à-dire les négociations entre syndicats et patronats, est désormais problématique aussi.
Celle-ci est bloquée alors que les finances du pays ont été profondément détériorées. Franchement, quel tableau, c’est un peu une nouvelle dissolution qui a eu lieu cette nuit, une auto-dissolution. Le Premier ministre quand même a annoncé une nouvelle réunion sous sa direction. Mais le conclave au Vatican, ne s’arrête que quand il y a une fumée blanche, ça sera pareil à Matignon.
Le point qui bloque n’est pas anodin : les conditions de traitement de ce qu’on appelle la pénibilité. Il y a des métiers qui usent et il faut s’accorder sur les critères de cette pénibilité, et sur la prise en charge des salariés qui la subissent. Pour les syndicats, cela justifie un départ à la retraite anticipé automatique. Pour le patronat, pas de départ anticipé sans avis médical, car il y a d’autres solutions que la retraite pour certains salariés concernés, la reconversion par exemple. Ce n’est pas du tout anecdotique de recréer des régimes spéciaux.
Il faut trouver une victime, à la dernière minute, des propositions sont faites au patronat pour des compensations. Cette victime désignée : le Premier ministre est prêt à geler les pensions pour gagner quelques milliards que l’on dépenserait justement en garantissant le départ anticipé des salariés au métier pénible.
Il s'agit de la technique habituelle, on ne fait jamais des économies que pour les dépenser dans la minute qui suit. Ce ne sera alors plus une question d’argent, mais une question de principes, celle de l’automaticité.
La réforme des retraites n'est pas morte, non. Le report de l’âge légal à 64 ans aura simplement coûté très cher, à cause des concessions déjà faites, et de celles qui vont être faites aujourd’hui.
Cette réforme des retraites, c’est la métaphore de la Présidence Macron : huit ans de bla-bla, pour déboucher sur un texte médiocre adopté par une procédure contestable, le 49-3, et laborieusement réformé. Un texte qui n’arrivera même pas à rétablir les comptes, qui met tout le monde contre lui, et qui aura provoqué une série de crises politiques. Ça s’appelle l’art de la réforme à la Française.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte