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ÉDITO - Réforme des retraites : "Arrêtons ce conclave lunaire, regardons la réalité", dit François Lenglet

Alors que des milliards sont nécessaires pour la sécurité et l'autonomie énergétique, le débat sur les retraites semble déconnecté des vrais enjeux. François Lenglet revient sur cette impasse.

La réforme des retraites occupe une place centrale dans les débats actuels.
Crédit : AFP
FRANÇOIS LENGLET - Retraites : il est urgent d'arrêter de négocier vu le contexte
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François Lenglet - édité par Marie Guermeur
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La réforme des retraites occupe une place centrale dans les débats actuels, mais il est grand temps de passer au-delà de cette discussion et de se recentrer sur la réalité. En pleine crise budgétaire, où des dizaines de milliards d’euros sont indispensables pour assurer la sécurité des Français et des Européens, les échanges sur l’âge de la retraite paraissent déconnectés des véritables urgences auxquelles nous sommes confrontés.


Ce climat de débats stériles trouve un écho étonnant dans l’histoire, notamment lors de la chute de Constantinople en 1453. À ce moment-là, les habitants de la ville assiégée, au lieu de se préparer à l’attaque imminente, se retrouvaient à débattre sur des questions futiles, comme le sexe des anges. Aujourd’hui, il semble que nous nous retrouvions dans une situation similaire, où l’on s’attarde sur des préoccupations secondaires, alors que l’urgence imposerait de se concentrer sur les enjeux vitaux de notre époque.

La réforme des retraites, bien que médiocre et insuffisante, est néanmoins en place. Il s’agit probablement de l'une des réformes les plus mal conçues depuis celles de Robert Boulin dans les années 1970. Certes, elle impose de travailler un peu plus longtemps, ce qui reste loin d’être une solution idéale. Cependant, faute de pouvoir aller plus loin, elle introduit tout de même une obligation minimale de travail supplémentaire, un moindre mal dans un contexte où des ajustements sont nécessaires.

L’heure de l’investissement plutôt que de l’assistanat

Il ne s’agit pas de renoncer à l’amélioration de l’État providence, mais de reconnaître que les niveaux de redistribution que nous connaissons aujourd’hui sont sans précédent, tant dans l’histoire du pays qu’à l’échelle mondiale. La réalité est que l’argent disponible doit désormais être réorienté vers des investissements qui prépareront notre avenir commun.

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Il est grand temps de concentrer nos ressources là où elles sont réellement nécessaires : la sécurité nationale, bien sûr, mais aussi l’autonomie énergétique. Il faut rappeler qu’après trois ans de discussions, la France n'a toujours pas pris de décision concrète concernant la construction de ses nouvelles centrales nucléaires. Il en va de même pour des défis colossaux comme la décarbonation des transports ou la transition énergétique, qui nécessitent des investissements de plusieurs dizaines de milliards d'euros.

Un virage historique

Mais comment en sommes-nous arrivés là ? Il est crucial de comprendre qu’un virage s’impose, et que ce virage n’est pas seulement économique, il est historique. Comme l’a rappelé Emmanuel Macron, "notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix, il ne tient qu’à nous que nos enfants récoltent demain les dividendes de nos engagements."

Cette réflexion s’ancre dans un constat simple : en 1951, le budget militaire français représentait 7,6 % du PIB, soit l’équivalent de 225 milliards d'euros aujourd’hui. Ce budget a constamment diminué depuis cette époque, permettant de libérer des ressources pour d’autres investissements, notamment sociaux. Ces fameux "dividendes de la paix" ont été utilisés pour développer un État providence généreux. Mais cette politique a aussi eu pour effet de désinvestir dans les domaines stratégiques, notamment dans la défense.

Il est important de revenir sur cette époque : les dividendes de la paix n’ont pas été réinvestis dans des infrastructures stratégiques, mais dans une expansion de l’État providence. Reculer l’âge de la retraite en 1982, instaurer les RTT en 2000 ou offrir une couverture maladie exemplaire sont autant de réussites sociales, mais elles ont été financées en négligeant des investissements cruciaux pour l'avenir de notre pays.

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