Alors que le conclave des retraites entrait dans une phase de négociations, Marylise Léon, la patronne de la CFDT a annoncé le 22 mai 2025 que la retraite par capitalisation n'est plus "un tabou", dans un entretien accordé au Figaro.
Il s'agit d'un tournant, le syndicat réformiste serait prêt à introduire une partie de capitalisation dans notre système de retraite. C’est une bonne nouvelle pour l’avenir de ce système, même si ça n’est pas fait bien sûr.
Il s’agit d’un compte épargne individuel, alimenté par des versements du salarié, voire de l’employeur, avec avantage fiscal, dont le montant est investi sur les marchés financiers, en actions et en obligation, pendant toute la vie active, et qui serait touché à la retraite comme complément du système actuel. Mais on peut se demander si investir les retraites à la bourse, ce n’est pas trop risqué.
Il y a toujours un risque sur les marchés financiers, mais il est atténué quand on investit sur très longue période. En plus, cela ne concernerait qu’un complément de la retraite.
Notre système actuel, qu’on appelle la répartition, est risqué lui aussi, on l’oublie. D’abord parce qu’il est exposé aux retournements de l’économie. Quand le chômage monte, il y a moins de cotisations sociales qui rentrent, cela crée du déficit pour les retraites.
Mais surtout, il est exposé à la démographie. Quand on a inventé le système des retraites, on n’imaginait pas connaître simultanément l’allongement de la durée de la vie et la chute de la fécondité, c’est ce qui se passe aujourd’hui. Plus de pensions à servir et moins de cotisants, c’est l’effet ciseau.
Les Français qui partent à la retraite aujourd’hui ont fait deux fois moins d’enfants que leurs parents. Ils demandent donc à leurs enfants de cotiser deux fois plus pour eux que ce qu’ils ont cotisé pour leurs propres parents, alors qu’ils vont vivre plus longtemps ! Cela ne peut pas tenir.
La retraite de base est garantie par l'État, mais au prix de déficits considérables, si on tient compte des subventions versées. La solidité du régime de retraite est donc illusoire, surtout alors que les finances publiques sont si dégradées. De plus, la retraite complémentaire du privé, Agirc-Arrco, doit s’équilibrer toute seule.
L’économiste Olivier Babeau a calculé qu’un smicard qui aurait mis en bourse toutes ses cotisations retraites, salarié et employeur, sur les quarante dernières années, aurait aujourd’hui une retraite deux fois supérieure à celle que verse notre régime actuel.
Mais les dernières décennies étaient particulièrement favorables à la bourse, avec un rendement brut de 8% par an. Il y a des périodes moins heureuses, de 1960 à 1985 par exemple, ou bien entre les deux guerres.
C’est pour cela que la meilleure retraite, c’est celle qui combine répartition et capitalisation, pour diviser les risques. La plupart des pays européens ont adopté ce système mixte. En langage courant, cela s’appelle ne pas mettre ses œufs dans le même panier.
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