Adieu veaux, vaches, cochons... Après des années d'effort pour faire remonter les prix des matières premières agricoles afin de valoriser les revenus des exploitants, au nom de l'inflation galopante, une multitude de décisions pourraient aboutir à la mort de nos fermes. On joue le porte-monnaie des Français contre le revenu des agriculteurs. En conséquence, les associations de consommateurs demandent qu'on suspende la loi EGALIM pour limiter la hausse des prix.
Pourtant, les revenus des paysans ont progressé grâce à l'inflation. L'Inspection Générale des Finances a publié une étude sur les marges réalisées par les agriculteurs. Ces dernières ont progressé de 27% par rapport à 2019, notamment grâce à la loi EGALIM qui protège les revenus des agriculteurs puisque le prix de vente doit prendre en compte les coûts de production. Pour résumer, ce texte permet aux agriculteurs de ne plus vendre à perte.
Dorénavant, ce sont donc les consommateurs qui ont besoin d'une aide urgente. Les marges des exploitants ont certes progressé mais il y a des disparités énormes entre agriculteurs. Les céréaliers ne sont pas à plaindre depuis un an car ils bénéficient de la flambée des cours du blé, du colza, du tournesol avec la guerre en Ukraine. Mais, du côté des éleveurs, la situation est beaucoup plus compliquée.
Selon l'INSEE, en 2018, un éleveur de bovins gagnait 11.340 euros par an grâce à son activité. Il devait alors faire autre chose pour s'en sortir comme des chambres d'hôte ou de l'agri-tourisme. Aussi, le conjoint travaille en dehors dans 7 cas sur 10 pour ramener l'argent. Un céréalier gagne 28.200 euros pas an grâce à sa production, soit presque 3 fois plus que l'éleveur et l'écart s'est accentué depuis un an.
Avec l'inflation et la loi EGALIM qui fait grimper les prix de certains produits, les Français tirent la langue. Les agriculteurs ne doivent pas payer les pots cassés, on les a fortement incités à se convertir à l'agriculture biologique. Depuis, la production est trop importante et la demande baisse, on vend par exemple un tiers du lait bio au prix du lait ordinaire.
Un "trimestre anti-inflation" a été créé avec des produits frais qui vont venir de l'étranger pour être moins chers. Les "paniers anti-inflation" vont donc passer sous le nez des agriculteurs français. Mais la loi Descrozaille fait hurler toute la grande distribution, elle prévoit que si les grandes surfaces et les fournisseurs ne parviennent pas à se mettre d'accord, le prix demandé par le fournisseur est retenu. Toutefois, ce processus peut créer de l'inflation.
En voulant faire sauter le texte d'EGALIM, l'objectif affiché est de tuer la ferme de France. 100.000 fermes ont déjà été perdues en 10 ans. Il faut sauver notre agriculture, c'est le terreau de la France, le secteur primaire de notre économie. On a laissé partir nos usines pendant des années et on le regrette aujourd'hui. Ne laissons pas partir nos fermes.
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