Le compte à rebours est lancé. Ce mardi 28 février, les négociations entre l'industrie agroalimentaire et les distributeurs prennent fin. Dès le mois prochain, suite à ces négociations, les prix devraient sans aucun doute flamber dans les rayons de vos supermarchés préférés.
Une prévision confirmée, ce lundi, sur RTL par le député Renaissance du Val-de-Marne, Frédéric Descrozaille. "Il y aura encore une hausse des prix, car il faut que tout le monde supporte la hausse de l'énergie, des matières premières, de l'alimentation", estime-t-il. Le député "assume" ce principe d'une hausse généralisée. "Il faut rémunérer mieux" les producteurs et industriels pour leur permettre "d'embaucher" et rendre "attractifs" leurs emplois. Il explique que la "moitié des contrats déjà signés" mettent en avant une hausse de 8% des tarifs commerciaux. Ce qui ne signifie pas, pour le moment, une hausse du même niveau dans les rayons.
D'autant que l'élu francilien est à l'origine d'une proposition de loi, "pour corriger la domination des distributeurs" dans les négociations commerciales annuelles. Actuellement, sans accord avant le 28 février, les fournisseurs sont obligés de livrer les magasins au tarif de l'année précédente. Or, dans un contexte de flambée des prix de l'énergie, cette disposition de la loi pourrait mettre en danger certains producteurs, étranglés par les factures. Selon Frédéric Descrozaille, "l'intimidation et la déstabilisation" deviennent des "normes de comportement" dans ces négociations.
Samedi 25 février, Emmanuel Macron a appelé la grande distribution à faire des "efforts". "Faire des efforts oui, mais sur les marges, c'est compliqué", juge Yves Puget sur RTL. Et pour cause, "en 2021, la marge de Casino était de -0,5%, celle d'Auchan de 1,19% et celle de Carrefour était de 1,70%", énumère-t-il. Dans le même temps, la marge des distributeurs atteignait les 3% sur les rayons "fruits et légumes".
Cette nuance n'est pas du goût de l'élu. "Le résultat [financier] du rayon fruit et légumes finance celui de la viande et du poisson. Il ne faut pas raconter qu'il n'y a pas de marge de manœuvre", peste-t-il. Concrètement, il explique que les distributeurs pratiquent des marges importantes sur une sélection de produits afin d'être en mesure de la réduire au maximum sur d'autres.