En Direct
3 min de lecture
Une femme portant un masque de protection à Lyon, le 31 août 2020.
Crédit : JEFF PACHOUD / AFP
Je m'abonne à la newsletter « Économie »
Sur le
marché de l'emploi, le coronavirus s'en prend davantage aux femmes. C'est ce
que nous apprend le cabinet de Conseil Mac Kinsey, avec une étude repérée par
l'hebdomadaire Challenges. L'épidémie est sexiste, en quelque sorte.
Tout d'abord
pour une raison qui tient à la structure du marché de l'emploi dans le monde :
les secteurs les plus exposés à la crise économique sont des secteurs où les
femmes sont les plus nombreuses. Ce sont les services comme la restauration ou
le commerce, qui subissent une forte baisse d'activité à cause des restrictions
de circulation.
L'industrie,
qui a été moins affectée, parce que les interactions sociales au travail y sont
moins nombreuses, reste un monde largement masculin. C'est le marché du travail
qui est, sinon sexiste, du moins sexué, ou genré, pour utiliser un nouveau mot.
C'est le résultat de biais culturels et historiques, qui dissuadent les femmes
d'aller dans la plupart des secteurs industriels. Même si ça n'est pas vrai dans
toute l'industrie : l'agro-alimentaire, par exemple, fait travailler
davantage de femmes que l'aéronautique.
Les femmes
ont donc perdu leur travail davantage que les hommes. C'est ce que nous dit Mac
Kinsey : alors que les femmes comptent pour 39% de la population active
mondiale, elles occupent 54% des emplois à risque à cause de l'épidémie. Elles
sont aussi plus nombreuses chez les précaires, temps partiels, dont les emplois
ont été les premiers supprimés. Avec une incidence sur le chômage.
Selon le
Fonds monétaire international, au printemps 2020, le taux de sans emploi
féminin était de deux points supérieur à celui des hommes. Une pénalisation qui
s'ajoute à celle que les femmes ont subie pendant le confinement où, à peu près
partout dans le monde, elles ont assumé des tâches domestiques accrues de 20 à
30%, en plus du télétravail ou du travail tout court, à cause de la présence
des enfants à la maison et non pas à l'école.
Pas vraiment… Même dans les secteurs qui ont
moins souffert, à cause de la sélectivité du marché du travail, un phénomène
classique qui fait que les embauches, lorsqu'elles sont en faible nombre, se
portent en priorité sur les hommes entre 25 et 45 ans. Les jeunes, les seniors
et les femmes ont beaucoup plus de difficultés à retrouver un emploi que les
autres.
Le virus
révèle donc, plus qu'il ne provoque, le handicap persistant des femmes sur le
marché du travail. Un paradoxe, alors que les états dirigés par des femmes ont
bien mieux résisté à l'épidémie que les autres.
Ça n'a rien
de statistique, c'est même probablement une coïncidence, vu le petit nombre de
pays concerné. Coïncidence pointée par le magazine américain Forbes. Taïwan,
présidée par une femme, Tsai Ingwen, La Nouvelle-Zélande, dirigée par une jeune
femme, Jacinda Ardern, la Norvège, le Danemark, et bien sûr l'Allemagne, avec
Angela Merkel, figurent parmi les pays au monde où le nombre de cas et de
victimes, en proportion de la population, ont été les plus faibles.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte