Coronavirus : les inégalités femmes-hommes vont s'accroître, selon l'ONU
Les femmes ont, selon un rapport de l'ONU, 19% de chances en plus de perdre leur emploi, les secteurs les plus féminisés ayant été touchés les plus durement par la crise du coronavirus.

"Les conséquences des crises ne sont jamais les mêmes selon le genre", explique l'Organisation des Nations unies (ONU), qui publie, ce mercredi 2 septembre, un rapport sur les inégalités entre femmes et hommes à l'orée de la crise sanitaire.
L'analyse inquiète à deux titres : la Covid-19, et les conséquences économiques entraînées par un ralentissement de l'économie mondiale, risquent de pousser 96 millions de personnes supplémentaires dans l'extrême pauvreté, mettant fin à "des décennies de progrès" à ce sujet. En prime, les écarts de richesses entre les genres pourraient se creuser, avec, en 2021, 118 femmes pour 100 hommes vivant dans l'extrême pauvreté.
"Certains des secteurs les plus fortement touchés par la pandémie sont des secteurs féminisés caractérisés par des bas salaires et des mauvaises conditions de travail", poursuit le rapport, qui révèle que les femmes ont 19% de chances en plus de perdre leur emploi que les hommes.
L'organisation internationale cite en exemple le travail domestique, industrie composée à 80% par des femmes et où 72% des postes ont été supprimés avec la crise du coronavirus.
Des inégalités différentes selon les régions
Les différentes zones du monde ne sont pas logées à la même enseigne. L'Asie centrale et du Sud et l'Afrique subsaharienne payeront le plus lourd tribut à cette crise, avec 54 millions et 24 millions de personnes supplémentaires vivant sous le seuil de l'extrême pauvreté.
De la même façon, les inégalités entre genres se creuseront de façon inégale selon la région. Elles toucheront plus particulièrement l'Asie du Sud, où il pourrait y avoir 129 femmes pauvres contre 100 hommes d'ici 2030.
Pour répondre à cette crise, l'ONU appelle, dans ce rapport, à investir 2.000 milliards pour éradiquer la pauvreté d'ici 2030. Elle rajoute que "plus de femmes que d'hommes vivant dans la pauvreté, fermer l'écart de richesses entre les genres doit être une partie essentielle d'un plan contre la pauvreté".
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