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L'Assemblée nationale, le mardi 27 mai 2025.
Crédit : STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Alors que la discussion budgétaire va se poursuivre à l'Assemblée nationale, la taxe Zucman sera au cœur des débats. Dans sa version initiale, elle veut taxer à 2% les personnes ayant un patrimoine supérieur à 100 millions d'euros en s'en prenant à l'outil de travail.
Il y aura probablement un nouvel impôt sur le patrimoine des Français fortunés. Mais faut-il faire entrer dans le calcul de cet impôt la valeur des entreprises détenues et dirigées par ces Français qu’on veut faire payer davantage, comme Bernard Arnault, propriétaire de LVMH, Emmanuel Besnier, propriétaire de Lactalis, ou Xavier Niel, de Free ?
Par exemple, le patron d’Auchan, Gérard Mulliez, possède, avec sa participation dans Auchan, un patrimoine familial de 25 milliards d'euros. Mais c'est beaucoup moins si on exclut Auchan et l’impôt qu’il paiera serait bien moindre. Les partisans de la taxe Zucman, maximalistes, veulent la première option. Le centre, lui, n’en veut pas. Les socialistes sont entre les deux.
Quelles seraient les conséquences économiques de la taxe Zucman ? Si on taxe un patron sur la valeur de l’entreprise qu’il possède et dirige, il va avoir besoin d’argent pour payer des dizaines de millions chaque année. Il ne peut trouver cet argent que dans son entreprise. Il va donc augmenter les dividendes pour régler la note fiscale, ce qui va limiter les possibilités d'investissement.
Il peut également vendre son entreprise, progressivement, à des intérêts étrangers, qui ne sont pas redevables du nouvel impôt. Dans les deux cas, on affaiblit l’entreprise. Il est très difficile de taper sur les propriétaires sans taper sur l’entreprise elle-même. C’est pour cela que les impôts sur le capital, chez nos voisins, soit excluent l’outil de travail, soit taxent à un niveau plus faible que ce qu’envisage Zucman.
La question s'est déjà posée en France. En 1981, les socialistes projetaient déjà d’inclure les entreprises dans l'IGF, l’Impôt sur les Grandes Fortunes. Mais ils en ont été dissuadés par les patrons de gauche, Antoine Riboud, patron de Danone, ou Jacques Delors, le ministre des Finances.
Plus récemment, du temps de François Hollande, il y avait Louis Gallois, ancien patron d’Airbus et de la SNCF, inspirateur du pacte de compétitivité. Le problème, c'est qu'aujourd’hui, il n’y a plus de patrons de gauche, parce qu’une grande partie de la gauche est partie sur des options radicales et destructrices. Les propositions saugrenues fleurissent.
Un compromis est-il possible ? C'est ce que tente le PS, en proposant sa taxe Zucman light, qui exclurait les entreprises familiales et innovantes. Mais il faut s’accorder sur la définition ce ces deux termes. La proposition fait penser à un client de restaurant qui voudrait bien du dessert, mais qui ne veut pas prendre de poids, et qui finit par se rabattre sur le café gourmand.
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