Violences des mineurs : "Les jeunes ne sont plus les mêmes", constate Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon

Un rapport alarmant a été remis, mercredi 28 mai, à François Bayrou, faisant état de la montée des violences chez les mineurs et mettant en cause le port d'armes blanches chez les jeunes de moins de 18 ans. Des mesures fortes sont attendues. 

"On n’arrive pas à trouver ni les mots ni la réflexion pour expliquer le cheminement que des jeunes peuvent avoir pour arriver à cette violence", déplore Jean-Marie Vilain, maire de Viry-Châtillon au micro de RTL.

Cette ville a connu un drame qui a marqué le pays, en avril 2024, et qui a justement conduit à ce rapport sur la violence juvénile. Il s’agit de la mort de Shemseddine, 15 ans, lynché juste à côté de son école. 

Cette augmentation de la violence chez les jeunes, "on la voit dans tous les endroits, que ce soit rural, que ce soit urbain, il n y a pas de limites", regrette encore Jean-Marie Vilain.

En France, un tiers des vols avec armes sont perpétrés par des adolescents. Ainsi, la question centrale du rapport remis à Matignon porte sur la présence de ces armes, et notamment de couteaux. "On a l’impression qu’il y a toujours une bonne raison de se trimballer avec un couteau. Pour certains jeunes, ils disent vouloir se défendre. Mais là, on ne s'en sort pas. On n’est pas au Far West. C’est essentiellement dans les collèges et les écoles que l’on constate cette augmentation du port d’arme blanche", indique le maire de Viry-Châtillon.

Responsabiliser les parents

L’école c’est d'ailleurs l’une des priorités du gouvernement, qui préconise d'installer des caméras de vidéosurveillance et de les rendre obligatoires, à l’extérieur comme à l’intérieur des établissements. "Ça fait partie d’un ensemble de choses qui doivent être mises en place", acquiesce Jean-Marie Vilain.

Alors que la proposition de loi soumise par Gabriel Attal évoque certaines mesures telles que des comparutions immédiates, des peines plus systématiques et une justice pour mineurs plus sévère, Jean-Marie Vilain trouve que ce n'est pas assez. "Il faut responsabiliser les parents", exhorte l'élu qui fait un constat : "À 13 ans en 2025, on n’est pas le même qu'à 13 ans en 1945. Les réseaux sociaux jouent un rôle". 

Alors que le Premier ministre se penche sur la question, le maire de Viry-Châtillon plaide pour "du concret". Et d'ajouter : "Il faut mettre de côté les comités Théodule qui vont se contenter de ‘réfléchir a quelque chose’". 

Pour lui, la priorité est de responsabiliser les parents : "Quand un jeune de 12 ou 13 ans part a l’école, on a encore le droit de s’assurer qu’il ne porte pas sur lui quelque chose qui pourrait être un danger pour ses camarades ou pour lui-même. Quand un jeune en primo délinquance commet un délit, il faut convoquer les parents et tout le monde doit venir, il faut obliger les deux parents a être là, même quand il s’agit d’un foyer monoparental", exige Jean-Marie Vilain. 

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