"C'est une vraie organisation" : comment les réseaux criminels européens recrutent de plus en plus de mineurs

Créée en 1998, l’agence Europol soutient les 27 États membres de l’Union européenne dans leur lutte contre la grande criminalité internationale, la cybercriminalité et le terrorisme. Le général Jean-Philippe Lecouffe, directeur des opérations d'Europol, évoque sur RTL un phénomène d'ampleur européenne.

Les bâtiments d'Europol aux Pays-Bas

Crédit : Peter Dejong/AP/SIPA

NARCOTRAFIC - Le général Jean-Philippe Lecouffe, directeur des opérations d'Europol, est l'invité de Stéphane Carpentier

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Règlements de comptes, séquestrations ou menaces... Les affaires se multiplient en France. De nouveaux criminels, très souvent mineurs, sont recrutés sur les réseaux sociaux par les narcotrafiquants et les groupes criminels pour passer à l'acte. Appelés "shooters", ces jeunes âgés de 12 à 15 ans, deviennent des tueurs contre quelques milliers d'euros.

Pour lutter contre ce phénomène inquiétant, Europol, l'agence policière européenne, a mis en place une opération de coordination multinationale. Dirigée par la Suède, l'opération, baptisée GRIMM, rassemble les polices de Belgique, du Danemark, de Finlande, de France, d'Allemagne, des Pays-Bas et de Norvège.

"L'idée est venue de créer une task force opérationnelle au niveau d'Europol pour échanger du renseignement, coordonner notre action et pour essayer de comprendre le phénomène, de le cartographier et de pouvoir mieux lutter au niveau européen", confie le général Jean-Philippe Lecouffe, directeur des opérations d’Europol sur RTL.

Une organisation structurée

Les organisations criminelles utilisent un langage codé sur les réseaux sociaux et les applications de messagerie pour cibler et recruter des mineurs, leur promettant d'importantes sommes d'argent.

"C'est une vraie organisation. Vous avez des gens qui sont chargés de recruter les jeunes sur internet. Ensuite, ils les renvoient sur des messageries cryptées la plupart du temps avec des gens qui vont leur expliquer la mission" explique le général Jean-Philippe Lecouffe.

"Tout l'intérêt d'utiliser ces jeunes, ajoute-t-il, c'est de mettre de la distance entre les forces de l'ordre qui vont enquêter sur l'affaire et puis le commanditaire. C'est extrêmement difficile de remonter à lui".
Europol a donné des conseils aux parents qui craignent que leurs enfants ne soient appâtés par le monde criminel. "Il faut s'inquiéter quand les jeunes changent leurs habitudes, quand ils ne voient plus leurs anciens amis, quand leurs nouveaux amis sont plus âgés qu'eux, quand ils essayent de cacher des choses ou alors quand ils n'ont plus besoin d'argent", détaille le directeur des opérations d’Europol.

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