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Une tente de SDF à Paris (illustration)
Crédit : GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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Selon le dernier baromètre de l'UNICEF, le nombre d'enfants sans-abri en France a atteint 2.159 cette année, marquant une augmentation de 30 % en trois ans. La majorité de ces enfants sont d'origine étrangère, provenant notamment du Cameroun, de Côte d'Ivoire, d'Ukraine et d'Afghanistan.
À Bagnolet, en Seine-Saint-Denis, dans un centre d'urgence de l'association Utopia 56, les enfants se fraient un chemin entre les tentes de ce campement improvisé. Le nouveau terrain de jeu de ces deux sœurs : Bursal, 6 ans et Asnat, 10 ans, venues d'Afghanistan. Leur famille a demandé l'asile en France.
Les deux enfants ont déjà connu la rue : "C'était pas du tout bien, il y avait des araignées. On dormait dans un parc, moi je m'endors et ma mère et mon père, ils dorment pas", raconte Asnat. Dans quelques jours, elle découvrira sa classe de CM1. Elle pointe alors du doigt un petit cartable posé à côté de son matelas. "J'ai mon sac, et j'ai un maillot de piscine", confie-t-elle
Face à ces camarades de classe, Asnat préfère taire sa situation : "Je mens parce que si je dis que j'ai pas de maison, ils vont se moquer. Je vais jouer avec personne et tout, et j'aime pas me faire insulter avec tout le monde", explique-t-elle.
Quelques mètres plus loin, deux sœurs jumelles de sept ans, Fousseyna et Adana, installent leur tente pour la nuit. "Je suis venue avec ma maman chercher un travail et une maison. On n'arrive pas beaucoup à dormir parce qu'on doit se réveiller très très tôt. Ma maman va me réveiller à 4h", assure l'une des deux sœurs.
4h40, c'est le début d'une journée interminable pour ces enfants avec cette obsession perpétuelle, celle de trouver un lieu où dormir, où se doucher, marcher des heures, parfois jusqu'à une maraude. Leurs parents, pour beaucoup, sont en situation régulière, d'autres ont vu leur demande d'asile refusée.
Dans ce centre d'hébergement, on retrouve aussi des nouveau-nés. À l'intérieur d'une tente, un papa habille son nourrisson. "Elle n'a que 29 jours. Pour l'instant, on n'a pas le choix". Dans son sac, un peu de lait et des lingettes. "Malheureusement, il faut la déshabiller dans la rue, je suis très inquiet pour ma fille", confie-t-il.
Ce papa compose tous les matins le 115, le numéro du SAMU social pour obtenir un hébergement. Ses demandes sont à chaque fois refusées alors qu'il est prioritaire. Comme toutes les familles présentes ce soir-là, aucune solution de long terme ne leur a été proposée.
Les 203.000 places d'hébergement d'urgence en France ne suffisent plus, les expulsions de logements augmentent, l'inflation précarise, les familles et les associations sont débordées. "C'est du tri de population", dénonce Nathalie Latour, directrice générale de la Fédération des acteurs de la solidarité.
"Est-ce que la dame est enceinte de plus de six mois ? Sinon, elle reste à la rue. Même des populations qui jusqu'à présent étaient considérées comme vraiment extrêmement vulnérables, ce sont des populations qui ne sont plus prises en charge", assure-t-elle. Nathalie Latour appelle donc à un sursaut politique et en urgence, car chaque nuit passée dehors pour un enfant abîme durablement sa santé physique et mentale.
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