À Soissons, dans l'Aisne, un centre de soins venant en aide aux adolescents en détresse psychique nous a ouvert ses portes. Ces dernières années, de plus en plus de jeunes font des tentatives de suicide. Au collège et au lycée, 41% des élèves ne se sentent pas bien mentalement. Il s'agit de la grande cause nationale de 2025.
À 11 ans, Angus se rend trois fois par semaine au centre. Ayant tout juste terminé sa 6e, il est victime de harcèlement scolaire. "J'ai été harcelé et agressé. Depuis, j'ai un traumatisme qui me renferme sur moi-même. J'ai été hospitalisé pendant quatre jours où j'avais le moral à zéro, je n'arrivais plus à parler et après, je suis venu ici" nous confie-t-il.
Il a rendez-vous ce matin pour un point avec le Dr Maud Percq. Pédopsychiatre du centre, elle suit le jeune garçon depuis six mois, qui avait des idées très négatives. Depuis, Angus se sent mieux, affirme le docteur Percq : "Il s'est intégré, il a commencé à discuter avec les autres ados et il s'est rouvert petit à petit. Disons qu'il a repris confiance, il a repris de l'élan. Le but ici, c'est de leur permettre de renouer du lien social avec les autres tels qu'ils sont".
Harcèlement à l'école, addictions, violences intrafamiliales, ou encore phobie scolaire... une soixantaine d'enfants sont reçus ici par semaine. Même si aucun personnel ne porte la blouse blanche, tous les intervenants sont infirmiers, éducateurs spécialisés, pédopsychiatres ou psychologues. Ils organisent du sport pour se canaliser, des activités artistiques pour exprimer ce qu'ils ressentent.
Ce matin-là, nous assistons à un groupe de parole animé par Nils, infirmier, pour parler des émotions. La gestion des émotions, c'est ce sur quoi travaille Candice, 13 ans. "Des fois, quand je suis stressée, ça peut me mettre un petit peu en colère, ça fait que je me renferme" explique la jeune fille. " Quand je stresse vraiment beaucoup, je tape dans des objets des fois pour me déstresser un peu" rajoute-t-elle.
Selon l'adolescente, au début, il lui fallait une demi-journée pour se calmer mais depuis son suivi au centre, "je suis calmée en quelques heures". Grâce à ce suivi médical, cette jeune fille progresse. Avant sa prise en charge, son quotidien était invivable pour elle comme pour ses proches.
Dès l'ouverture du centre Médipsy, à Soissons, en décembre, le directeur, Alexandre de Bossoreille, a été submergé d'appels. "Aujourd'hui, on reçoit tous les jours une, deux, trois, quatre demandes" témoigne-t-il. D'après ce dernier, "Sur le sud du département, on est le seul hôpital de jour qui prend en charge des enfants qui ont entre 12 et 18 ans". Avant que la clinique s'installe ici, il n'y avait pas d'alternatives disponibles. Les places, peu nombreuses, entrainent un délai d'attente très long. Certaines familles ont confié au directeur qu'il leur fallait entre un à deux ans d'attente pour obtenir un premier rendez-vous. Dans l'Aisne comme partout en France, la pédopsychiatrie est un secteur sinistré.
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