La césarienne, un accouchement courant mais dangereux pour la santé mentale des femmes
Un accouchement par césarienne peut être une véritable épreuve psychologique pour les jeunes mères. Ce lundi 23 décembre, dans "Ça va beaucoup mieux", stop aux tabous ! La startup Wounded Woman révèle l'importance d'un suivi médical après une césarienne.
La naissance d'un enfant est souvent considérée comme le moment le plus heureux dans la vie d'un parent. Aujourd'hui, environ 20 % des naissances s'effectuent par césarienne. Selon le syndicat des gynécologues, c'est même la chirurgie la plus pratiquée au monde. Pourtant, elle comprend de nombreux risques pour la santé mentale des mères, qui sont souvent passés sous silence, comme pour de nombreux sujets concernant la santé des femmes.
Afin de mettre un peu de lumière sur le vécu des femmes qui l'ont subi et lever les tabous, la startup Wounded Woman a interrogé plus de 1.000 femmes ayant accouché par césarienne. Et les résultats sont édifiants.
Une femme sur deux ayant recours à cet accouchement dit avoir souffert d'une dépression post-partum (elle touche en moyenne 15 à 20% des jeunes mamans, tout accouchement confondu). Cette dépression peut se caractériser par une tristesse intense et inexpliquée, des troubles du sommeil, des pensées négatives et un sentiment de culpabilité de ne pas être à la hauteur et, dans certains cas, une perte d'intérêt pour le nourrisson, voire des idées suicidaires.
Le plus grand traumatisme d'une vie
Plusieurs facteurs peuvent expliquer une dépression post-partum. Il y a, dans un premier temps, le traumatisme de l'acte médical en lui-même. Car dans 60% des cas, une césarienne n'est pas programmée et doit se réaliser en urgence. La future maman n'a donc pas le temps de se préparer psychologiquement. L'étude relève même que 85% des femmes ayant eu recours à une césarienne la considèrent comme le plus grand traumatisme de leur vie.
Le manque d'accompagnement après l'accouchement peut également expliquer le grand nombre de dépressions post-partum. Car qu'une femme ait accouché par voie basse ou par césarienne, le suivi médical sera le même. Aucun suivi psychologique n'est, non plus, recommandé. Ce qui serait nécessaire, assure Wounded Woman.
L'étude relate ensuite que ces femmes ont souvent eu très peur. Et pour cause, elles ont été confrontées au risque de mort imminente : pour qu'une césarienne soit programmée, il faut que la mère ou le bébé soient en danger.
Et parfois, selon l'état du nouveau-né, les jeunes mères sont parfois séparées de leur bébé dès la naissance. Un moment qui peut être très violent psychologiquement, augmentant donc le risque de développer une dépression post-partum.
Un meilleur suivi médical
À l'instar de Wounded Woman, de nombreuses associations réclament qu'un parcours plus adapté après un accouchement par césarienne soit proposé. Aujourd'hui, seulement 42% de ces femmes voient un professionnel de santé au moins une fois dans l'année qui suit leur césarienne. Elles s'oublient donc plus facilement afin de se concentrer sur leur bébé.
Ces mêmes associations conseillent aussi de consulter un psychologue au moins pendant six mois après une césarienne.
Enfin, elles recommandent aux professionnels de santé d'en parler aux femmes avant le terme pour que, si jamais cela arrive, ces futures mamans soient moins perdues et plus préparées.
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